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Les Kelloucq en voyage

Des dinosaures, des hommes et des (im)probabilités

 



















Hier, j’ai assisté sur le campus à une des plus passionnantes présentations dans ma série de sujets piochés dans les offres hebdomadaires de Berkeley. Et par bonheur, j’avais réussi à y entrainer Emmanuel qui a, je crois, beaucoup apprécié. Le présentateur était Walter Alvarez, un des géologues qui a avancé dans les années 80 la théorie selon laquelle la chute d’une météorite sur Terre avait causé l’extinction des dinosaures à la fin du Crétacé. D’abord très impopulaire, cette théorie est basée sur la découverte d’iridium, une substance commune dans les astroïdes et les comètes, dans les couches géologiques de cette période. Plus tard, l’équipe d’Alvarez découvrit le cratère créé par l’impact dans la péninsule du Yucatan au Mexique.

Mais ce n’est pas de cela que le professeur Alvarez, récemment retraité, avait décidé de parler. Depuis quelques années, il s’enthousiasme pour une nouvelle discipline, la « Big History ». Apparemment, le terme n’a pas encore trouvé de traduction en français comme l’explique ce blog. Il s’agit d’étudier l’histoire depuis le Big Bang il y a 13,7 milliards d’années à aujourd’hui en liant les événements cosmiques, géologiques et humains dans un grand ensemble.

Entre aussi en ligne de compte une part de hasard. Le professeur Alvarez estime que la fenêtre d’opportunité pour que cette comète/astroïde heurte la Terre n’était que de 7 minutes. Quelques minutes qui ont changé la face de la Terre et l’histoire humaine. Car sans cette catastrophe, ce serait peut-être toujours les dinosaures qui régneraient sur Terre…Alvarez prend des accents quasi mystiques quand il explique, chiffres à l’appui, que nous sommes tous, individuellement, des « improbabilités ». Il y a plus de chances pour que nous n’existions pas. Mais par des chaines d’événements, de rencontres et d’accidents, nous sommes chacun d’entre nous sur cette terre.

En une heure, on passe de la géologie de l’Espagne et son influence sur l’émergence du cowboy américain, de l’improbabilité de l’accession de Charles Quint sur le trône d’Espagne, du rôle du vent dans la débâcle de l’Invincible Armada à l’histoire personnelle de l’arrière grand-père d’Alvarez immigré d’Espagne vers Cuba et à la réalisation de notre propre improbabilité. Tout cela, sur un ton chaleureux et abordable.

Ah oui, Alvarez, quelques étudiants et Microsoft ont essayé de donner un outil visuel à cette compréhension du monde. Le projet s’appelle ChronoZoom. Dans l’esprit du professeur Alvarez, Big History et, à son échelle, ChronoZoom cherchent à créer un pont entre les sciences et les sciences humaines.

kelloucq le 12.04.12 à 18:54 dans Actualités - Version imprimable
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