« Tu as fait tes devoirs (français) ? »
Lors de notre dernier séjour, nous avions fait un effort pour rester en contact avec les programmes scolaires que les garçons étaient en train de « sauter » en France, le CE2 pour Emm et la grande section de maternelle pour Gab. Mais c’était un travail d’amateur à partir d’un manuel de CE2 que nous avions amené avec nous et dans lequel je piochais des thèmes un peu au hasard. Gab avait un gros cahier d’exercices très coloré, histoire surtout qu’Emmanuel ne se sente pas trop seul devant cette charge supplémentaire. En somme, c’était un léger saupoudrage.
Cette fois, une approche plus coordonnée s’imposait. D’une part parce que les garçons sont plus grands et d’autre part parce que nous comptons rester deux ans. Résultat, Emm va se passer de la 6° et la 5° et Gab du CE2 et du CM1. Il semblait inconscient de faire l’impasse et d’espérer un retour harmonieux.
Cette fois, les garçons sont donc inscrits au Cned, l’institut de formation à distance du ministère de l’éducation nationale. Avec beaucoup d’ambition, nous les avions inscrits aux cours de Français et d’Histoire-Géo-Education Civique. Déjà, nous avons abandonné cette dernière discipline. En tout cas, nous ne l’étudions plus assidument et nous ne rendons plus les évaluations même si les cahiers me servent occasionnellement de lecture du soir (« Vous préférez une histoire de Star Wars ou une leçon sur Vercingétorix, ce soir ? »)
Désormais, nous nous concentrons sur les cours de français puisque, pour arriver à faire loger le programme d’ici le mois de juin, cela va nécessiter toute notre attention à raison de deux séances d’environ 1h30 par semaine. Il faut avouer que je fais un tri dans les exercices qui sont parfois un peu répétitifs pour bien faire entrer un concept. En tout cas, j’ai établi un calendrier avec les évaluations qui ponctuent chaque « séquence » toutes les 4 semaines environ. Si on ne dérape pas ici et là, on enverra la toute dernière évaluation à la fin du mois de juin.
Personnellement, je trouve les devoirs assez attrayants. Pour Gabriel, il a des textes très variés avec des exercices de compréhension et des exercices de grammaire. Je dois dire que je le dispense du par cœur des poèmes…Pour Emmanuel, on est en ce moment dans le conte et ses conventions. Parmi les ouvrages au programme, il y a une version allégée de l’Odyssée et deux autres « petits » romans. Lui qui est un grand lecteur (il vient de lire deux livres en cinq jours), n’accroche pas du tout avec le premier roman.
Avec Emmanuel, nous nous moquons du style très scolaire : « Recopie ce qui suit dans ton cahier mémoire. Ecris en rouge les expressions en gras… »…commence à quatre carreaux de la marge et souligne en bleu foncé…Cette obsession du détail nous fait rire, ce qui est bien sympa pour détendre l’atmosphère. Cela aide toujours quand un concept des devoirs français fait écho à quelque chose qu’il est en train d’apprendre en classe ici.
Je suis le plus souvent enthousiaste pour aborder les devoirs, dorénavant programmé pour le lundi et le vendredi pour s’adapter à leur emploi du temps. Mais l’ambiance peut changer très vite. Il y a de la résistance dans les rangs. Parfois, nous sommes touchés par la grâce et les garçons avancent bien. La dernière fois, Gabriel était complètement enthousiasmé par une peinture de Dali qui était un « bonus » à la fin de la leçon. Va savoir. Mais parfois, ils se crispent, ils trainent la patte, ça prend plus de temps que de raison et ça peut finir en pleurs et en énervement. C’est surtout Gab qui peut partir ainsi en vrille. La parade ? Nous allons courir dans le jardin pendant quelques minutes et on repart avec plus d’énergie.
Alors, sommes-nous des parents bourreaux ou des parents prévoyants? Evidemment les avis divergent sur la question dans la famille. Mais je veux croire que les garçons savent, même s'ils ne veulent pas l'avouer, que ce travail est indispensable.
kelloucq
le 28.01.10 à 23:58
dans Actualités
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