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Les Kelloucq en voyage

Au final, rester

 Il y a une semaine, j'étais calme et déterminée. Je devais aller voir mes parents pour le déjeuner du dimanche et il était évident que je devais revenir avec une réponse à la question en suspens : rester à la maison de retraite ou essayer de rentrer chez eux.

Je veux dire (ou redire) que, pour moi, leur séjour temporaire était vraiment temporaire au début. Pas de plan préconçu. Vraiment. Les débuts ont été chaotiques, ma mère très désorientée, mon père très critique. Et puis les retours des autres visiteurs ont commencé à me mettre la puce à l'oreille : à eux, mon père semblait dire qu'il y avait de bons côtés et ma mère leur paraissait plus tranquille qu'avant, voire que ces dernières années.

Et pour ma part aussi, je constatais de nombreux avantages : quand ma mère, puis mon père eurent des moments de faiblesse physique, de difficultés respiratoires, les infirmiers sur place purent faire le nécessaire immédiatement. La kiné, en place en juillet, arrêtée une partie d'août, reprit et donna à mon père une occupation utile. L'ergothérapeute, attentive et à l'écoute déjà avant leur arrivée, proposa plusieurs solutions à l'un et à l'autre.

Il y a environ trois semaines, la réponse s'est imposée à moi : pour leur sécurité et leur bien-être, la maison de retraite était plus bénéfique que la maison tout court. Je sais que de nombreuses personnes, devant moi ou pas, ont fait passer ce message à mon père. Mon espoir était qu'il les entende et prenne lui-même la décision.

Dimanche dernier, j'ai pris la route en me disant qu'une conversation devait avoir lieu et aboutir à une décision. Si mon père ne lançait pas la discussion, j'aillais devoir le faire. Quelques minutes après mon arrivée et avant le déjeuner, c'est lui qui a abordé le sujet et m'a fait part de leur/sa décision de rester. Je le sais : par de gaité de coeur, pas son premier choix, mais c'est quand même sa décision. Et pour cela, je lui suis très reconnaissante.

Et pourtant cela ne veut pas dire que je suis complètement tranquille avec cette décision. C'est malgré tout un déchirement, une peine, une forme d'échec.

kelloucq le 20.09.25 à 23:12 dans Actualités - Version imprimable
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