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Les Kelloucq en voyage

Complexe d’infériorité

Hier soir, j’étais à une soirée entre mères de Glorietta. Encore un de ces achats qui remontent à la Glorietta Auction et qui vont directement soutenir l’école : plusieurs familles se regroupent pour organiser un événement et nous payons pour y assister. C’est tout bénéf pour l’école. En l’occurrence, le « Spring Fling » était l’occasion de déguster des hors d’œuvres et de siroter des cocktails dans la jolie maison de parents de Glorietta. Il y a 15 jours, EJ avait fait un dîner dans une des plus grosses maisons du coin sur le même principe (600 dollars par couple).

C’est drôle car la plupart des gens à qui je parle s’en défendent. « On habite à Orinda, mais on ne roule pas sur l’or et on est normaux », semblent-ils dire. Mais Orinda est une petite ville friquée. Il n’y a qu’à voir les maisons de l’extérieur (mais de l’intérieur, c’est encore plus instructif), les BMW, Mercedes, Porsche et autres Jaguar le matin à l’école. On dirait que la plupart des habitants d’Orinda fabriquent de l’argent dans leur garage pour mener un tel train de vie. A la longue, c’est un peu usant car on ne joue pas sur le même terrain et cela demande une certaine force pour ne pas se sentir « inférieur » ou tout du moins "différent". C’est assez étrange car le snobisme ne s'affiche pas ouvertement.

Socialement, je crois qu’on est « acceptables » car on a ce « cachet » parisien et parce qu’on s’est jeté dans le bain à l’école. « Vous allez nous manquer », nous dit-on beaucoup en ce moment. A part 2 ou 3 familles (dont je parlerai plus en détails une autre fois), je ne pense pas que grand monde va nous manquer comme de véritables amis vous manquent. Nous avons beaucoup plus de contacts avec les autres parents qu’en France, mais cela reste superficiel. On ne peut pas traverser la cour sans rencontrer et discuter avec plusieurs parents, mais cela n’engage pas à grand-chose.

Inconsciemment, et des deux côtés, il y a peut-être un sentiment qu’on ne veut pas trop investir vu que nous avons toujours dit que nous étions là temporairement. Car on sent bien que les liens se tissent au fil des années et se renforcent par de nombreux biais : multiples activités à l’école, équipes de sport en dehors de l’école, appartenance aux mêmes « swim clubs »  (il n’y a pas de piscine municipale à Orinda, presque tout le monde appartient à des clubs privés car les compétitions de natation sont très importantes ici dès 5-6 ans). Nous sommes invités autant que nous voulons à Meadow, le club auquel appartiennent beaucoup de familles de Glorietta. Sur le bord du bassin, les parents (les mamans principalement) discutent sec. Passer des heures ensemble renforce forcément les liens. Ce sont toutes ces choses mises à bout à bout qui font que « être d’Orinda » est une expérience bien particulière.

 

kelloucq le 25.05.07 à 07:29 dans Actualités - Version imprimable
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