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Les Kelloucq en voyage

Consulat de France vs. Department of Homeland Security

EJ et moi avions hier à San Francisco deux rendez-vous qui nous ont donné l’occasion de contraster les styles bureaucratiques français et américains.

Première étape après un petit café au Café de la Presse, véritable oasis français au cœur de la ville, le Consulat de France sur Bush Street ( !!). Nous devons établir des procurations pour voter aux présidentielles. Merci beaucoup à Nathalie d’avoir accepté cette mission. Nous devons en passer par une procuration car nous avons loupé le deadline du 31 décembre pour nous inscrire sur les listes électorales consulaires et ainsi mettre notre propre bulletin dans l’urne. Nous n’aurons pas ce plaisir, mais nous aurons la satisfaction d’avoir voté. C’est la première présidentielle pour EJ. J’avoue que nous suivons très peu la campagne. Honte à nous !

A la porte, un vieux monsieur chinois très souriant nous fait signer un registre et passer sous un portique de sécurité. Nous prenons ensuite un siège pour quelques instants d’avant qu’un jeune homme charmant s’occupe de nous. Nous établissons nos procurations pour la présidentielle. Elles sont prêtes et paraphées quand nous nous apercevons que nous aurions dû établir une procuration qui couvre aussi les législatives qui suivront. On déchire et on recommence en cochant une autre case, avec le sourire.

En même temps, j’obtiens des renseignements pour faire refaire mon passeport et j’apprends que, dorénavant, les enfants devront avoir leur propre passeport (gratuit) au lieu de figurer sur le mien. L’échange est courtois, charmant, rapide. Comme j’avais eu l’occasion de discuter par courrier électronique avec le consul adjoint, nous prenons quelques minutes supplémentaires pour aller le rencontrer. Là encore, échange plaisant malgré le lumbago qui fait souffrir le pauvre fonctionnaire.

Sortis du consulat, nous dévalons Bush jusqu’à Washington Street. Un énorme bâtiment où flotte plusieurs drapeaux américains abrite le Department of Homeland Security (nouvelle entité créée après le 11 septembre) dont dépendent les U.S. Citizenship and Immigration Services. Nous venons en effet nous renseigner sur les conditions d’obtention de la citoyenneté américaine.

Sans vouloir choquer les Américains, ce serait une simple formalité pour passer plus facilement d’un pays à l’autre, y vivre, y travailler sans des tonnes de paperasses et des frais à chaque fois pour obtenir une « resident card ». Car une « resident card » expire quand on quitte le pays plus d’un an et il faut tout recommencer à zéro ou plutôt à 1 000 euros (coût moyen pour tous les frais, visite médicale, tests, etc…).

Au service consulaire de l’ambassade américaine à Paris, nous sommes habitués à une réception arrogante, hautaine et soupçonneuse. Nous nous préparons pour le pire. Effectivement, le gardien de sécurité nous annonce qu’on n’a pas le droit de rentrer avec un téléphone portable qui prend des photos (un téléphone sans appareil photo est presque l’exception de nos jours). Mais il y a une solution : nous pouvons aller déposer nos portables au restaurant italien d’en face…pour 3 dollars. Délestés de nos outils d’espions, nous revenons à la charge et nous recevons des instructions très strictes pour passer la sécurité.

Bonheur, il n’y a pas d’attente pour retirer les formulaires et poser nos questions à un fonctionnaire d’origine chinoise dont l’anglais n’est pas franchement super. Il nous martèle avec son accent : « tree, tree, tree » pour nous signaler que, pour demander la citoyenneté par le mariage, il faut que vivre ensemble trois ans, avoir une « resident card » pendant trois ans et habiter aux Etats-Unis pendant trois ans. Sauf qu’on a le droit de voyager pendant 541 jours pendant ces trois ans, notre seul salut qui va cependant exiger une certaine gymnastique ! Nous apprenons aussi que d’ici 3 ans (je suis éligible au 17 juillet 2009), le processus se fera presque entièrement en ligne et que les frais auront augmenté. On aurait pu s’en douter.

Dans le premier cas, nous étions des citoyens français bien traités par leur propre administration. Dans le deuxième, nous étions des quémandeurs, une étrangère à la recherche du précieux sésame de la citoyenneté américaine. Il faut avouer que la réception a été franchement plus chaleureuse qu’à l’ambassade à Paris, mais nous n’avons pas été bouleversés par la chaleur de l’accueil non plus. Comme le dit Schwarzenegger dans Terminator (je crois), « I will be back ».

kelloucq le 14.02.07 à 21:50 dans Actualités - Version imprimable
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