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Les Kelloucq en voyage

Emmanuel au collège

  

 

 

L’entrée d’Emmanuel au collège aura été repoussée d’un an, mais elle vient de se produire….avec succès.

En France, sa date de naissance si près de Noël fait toujours de lui un des élèves les plus jeunes de la classe. Quand nous avons quitté la France, il était sur le point de rentrer en 6e. Mais la date butoir étant un mois plus tôt dans notre coin de Californie, il avait encore un an de primaire ici. Ainsi il est resté un an de plus dans le cocon de la primaire. Finalement, je ne trouve pas que c’est un mal. L’année dernière, il a gagné en organisation et en autonomie. En juin, nous le sentions bien prêt à franchir le pas. C’est pourquoi ses débuts dans à l’« intermediate school » comme on appelle le collège ici (on parle aussi de junior high) ne m’inquiétaient pas.

Le collège est organisé un peu différemment d’en France (ou au moins du collège français de mes souvenirs). Les cinq jours d’école sont calqués sur le même modèle. Dans le cas d’Emmanuel, il a d’abord une heure de maths, puis trois heures de « core » (anglais et « social studies » qui correspond à l’histoire-géo). Après le déjeuner, il a une heure d’un « élective » (lui a choisi de participer au groupe musical de l’école, mais il y avait d’autres choix dont le plus intéressant à mon sens était un cours tournant au cours de l’année avec une langue, de l’écriture et d’autres sujets). Enfin, il termine avec une heure de sport et une heure de sciences. Quand je dis une heure, j’arrondis car le cours est un peu rogné par les allers et venues entre les classes. Dans cet emploi du temps, c’est l’uniformité. Pas d’horaire qui change tous les jours, ni d’heures d’étude. Chaque heure s’appelle « period ».

Je comprends maintenant pourquoi les Américains ne disent pas « Nous étions en 6e ensemble ». Ils disent toujours « Nous étions en sciences ensemble » ou « nous étions en 3e période ensemble ». Au lieu d’une classe homogène qui voyage ensemble dans la journée, chaque cours est un assemblage différent. Emmanuel en semble plutôt content car il y a ainsi plus de chance d’avoir plusieurs de ses amis. Encore que les frontières entre les élèves issus des différentes écoles primaires aient sûrement tendance à s’effacer un peu au fil de l’année.

Petit détail, cette année s’appelle 6th grade. Dans nos deux systèmes inversés (nous faisons un compte à rebours à partir de la 6e tandis que les Américains comptent à partir de zéro pour le kindergarten, puis 1st grade, 2nd grade, etc…), c’est l’année où tout se croise.

Première impression avant même la rentrée, tout est fait pour accueillir les nouveaux arrivants et pour qu’ils se sentent à l’aise. Autre impression, il y a des tonnes d’activités extracurriculaires qui leur permettent de s’impliquer dans l’école : clubs de jardinage ou de sport (lutte, cross-country, football américain,…), pièces de théâtre, opportunités de faire du bénévolat à l’école ou à l’extérieur, programme de maths à 7h30 pour les matheux. On pourrait pour ainsi dire vivre à l’école. Parce que la musique le branche cette année et qu’il a pu intégrer la fanfare à la batterie alors qu’il n’avait aucune expérience, Emmanuel fait une activité extracurriculaire et une seule : il fait partie du Jazz Band de l’école. Un garçon, deux groupes de musique.

Contrairement au collège qu’il fréquenterait à Paris ou à celui que j’ai fréquenté à mon époque, le campus est ouvert. Pas de portes qui ferment à clé quand la cloche sonne. Les élèves – ou devrais-je dire les étudiants ? – se promènent de bâtiment en bâtiment en toute liberté. Emmanuel continue à aller à l’école en bus. Le tout donne une plus grande impression de liberté et d’autonomie qu’un bahut cadenassé.

Emmanuel a bien senti une différence en termes de devoirs. Seules les profs de maths et de « core » donnent des devoirs, mais elles ne se privent pas. Quand on ajoute les devoirs français (on y reviendra sûrement, mais mon grand bonheur cette année est qu’Emmanuel ait commencé le latin qu’il semble apprécier), les soirées sont bien remplies. Je pense qu’il s’éclate en maths et en sciences. Il a un peu plus de mal à apprécier sa prof d’anglais et histoire-géo – une Anglaise d’un certain âge. Emmanuel adore lire, mais elle le pousse à réfléchir plus profondément à ses lectures. Il aime aussi écrire dans une certaine mesure, mais il a parfois du mal à accepter les règles des différents genres. Un bon exercice pour accepter des styles différents. C'est tout l'intérêt du collège. Il faut sortir de son cocon confortable.

 

kelloucq le 08.10.10 à 00:35 dans Actualités - Version imprimable
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