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Les Kelloucq en voyage

Bien loin des indiens des westerns


 

















La semaine dernière était une immersion totale dans le monde des « native Americans » et des « first people ». En 4th grade, les enfants étudient l’histoire de leur état et donc des peuples qui vivaient sur place à l’arrivée des Européens. Pour Gabriel, cela veut dire apprendre quelques éléments sur la vie des Miwoks, des Hupas ou des Chumash. D’abord en classe, puis sur le terrain.

Les écoles primaires de notre ville ont la chance d’avoir accès à une zone naturelle préservée où ils peuvent faire différentes activités comme le First Thanksgiving auquel avait participé Emmanuel en 5th grade. La semaine dernière, Gabriel et sa classe ont passé deux jours dans cet endroit pour comprendre un peu mieux la vie des indiens. Le premier jour, il est revenu avec une sorte de roseau fendu en deux qui sert d’instrument de musique quand on frappe les deux parties ensemble (a clapper) et une petite lance avec une pointe en obsidienne.

Le deuxième jour, j’accompagnais la classe avec 2 ou 3 autres parents. Nous avons ramassé des glands de chêne et d’autres plantes sur place. Nous avons appris à extraire le fruit de son écorce, à l’écraser dans un mortier, à tamiser la farine avant de la laver pour supprimer les éléments tanniques qui la rendent immangeable. Avec les plantes dont je serais bien incapables de traduire les noms en français, nous avons fait du thé, du savon et des petits balais.

Essayer de mettre des enfants 100% XXIe siècle dans l’esprit d’une culture qui survivait sur les ressources naturelles sans les gâcher n’est pas gagné d’avance.  Mais j’ai beaucoup aimé comment les deux bénévoles ont l’art de calmer les enfants, leurs babillages incessants, leurs questions parfois inutiles car ils ont les réponses s’ils veulent bien réfléchir un instant. L’art de leur apprendre la valeur du silence et de la coopération sans compétition. En tout cas, une journée ensoleillée au grand air à essayer de se mettre dans la peau d’une culture différente. Enfin quand je dis une culture, je simplifie grandement car il y avait au bas mot une soixantaine de tribus différentes sur ce qui est aujourd’hui l’état de Californie.

Justement dimanche, un de ces groupes organisait son rassemblement annuel. Ce sont les Ohlones qui sont, en fait, un groupe varié avec comme point commun des langages apparentés. Ils se réunissaient dans un parc régional à 45 minutes de chez nous et nous avons été y faire un tour. Pas comme dans un musée pour regarder des vestiges du passé, mais pour comprendre comment leur culture bien que menacée et longtemps réprimée (les Bretons pourront compatir) est toujours vivante. On ne fait que toucher la surface, mais on comprend que les « Indiens » ne sont pas une culture morte ou folklorisée.

kelloucq le 05.10.10 à 04:26 dans Actualités - Version imprimable
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