S'identifier - Contact

Les Kelloucq en voyage

Etre (malade) ou ne pas être (malade)


















Ca y est, je suis malade. J’ai la gorge qui pique, le nez qui coule…Avant j’allais très bien. Je plaisante, mais je ne me sens pas malade parce que j’ai un cancer du sein. C’est bien tout le côté insidieux de cette maladie, en tout cas quand on la découvre tôt. On se sent très bien et pourtant le corps complote comme un traitre en secret !

Quand je préparais mon retour en France en septembre pour être opérée, j’avais le sentiment très clair que c’était le traitement qui allait me rendre malade. Etre endormie et opérée, puis me réveiller avec une cicatrice, une intraveineuse dans un lit d’hôpital, c’était un signe extérieur de maladie. Aujourd’hui, passer tous les jours du temps dans un centre de cancérologie, aussi agréable soit-il, est encore un signe extérieur de maladie. Je ne suis pas dans le déni de la maladie, sinon je n’aurais pas pris la décision de me faire soigner rapidement. Je sais que je suis malade. Mais je ne me sens pas malade. Je me sens bien, je me sens normale.

A mon retour aux Etats-Unis, tout le monde semblait assez surpris que j’aie l’air si normal (oui, normal s’accorde avec air, pas avec le sujet). Je ne sais pas à quoi ils s’attendaient, mais mon absence leur faisait sûrement imaginer des choses pires, des images plus radicales. Ils avaient l’air surpris…et soulagé. Moi aussi d’ailleurs, je suis soulagée de me sentir bien, d’avoir surmonté facilement l’opération, de supporter allégrement la radiothérapie. Mais je fais attention, je me surveille et j’écoute ce corps à qui je fais confiance malgré sa trahison. Je ne suis pas rancunière et, au contraire, je le traite avec beaucoup d’égards. Je fais la sieste, je marche, je mange bien, je m’essaie à la relaxation, je tente de canaliser cette énergie intérieure qui bouillonne et court dans tous les sens.

kelloucq le 20.11.11 à 09:24 dans Actualités - Version imprimable
Article précédent - Commenter - Article suivant -