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Les Kelloucq en voyage

Gestion de crise

Depuis l’annonce de ce diagnostic forcément inattendu, je me suis adaptée et j’ai réagi. Confrontés à la nouvelle de ce cancer, nous avons pris des décisions sans tergiverser : je me suis fait opérer rapidement, je suis maintenant la radiothérapie recommandée (au lieu de la repousser à janvier comme j’avais espéré pendant un temps). Mon premier instinct a été de traiter cet épisode imprévu comme n’importe quel projet de travail : établir des listes de choses à faire et de questions à poser, prendre des notes dans un cahier. Un cahier spécial, amélioré de photos de famille qu’Emmanuel et Gabriel ont choisies pour moi, pour me soutenir pendant mon absence – et ça marche. C’est mon talisman qui m’accompagne partout. C’était une évidence pour moi, une réaction instinctive de gérer la crise de manière organisée.

 

Et il y en a eu des détails à régler entre les billets d’avion pour revenir (deux fois) en France, la coordination avec ma chirurgienne, puis mon radiothérapeute à distance par delà le décalage horaire, les divers rendez-vous médicaux, la Sécurité Sociale, les contacts avec un réseau grandissant d’amies et de connaissances touchées par le même cancer. Elles m’en apprennent tous les jours, depuis l’existence de la prise en charge à 100% pour les affectations longue durée comme le cancer dont j’ignorais totalement l’existence jusqu’aux effets secondaires de la radiothérapie ou même ceux de l’hormonothérapie qui sera l’étape suivante.

 

Je ne suis pas une machine. Il ne suffit pas que je couche les réponses médicales et les détails administratifs noir sur blanc sur une feuille de cahier pour évacuer entièrement les doutes et les peurs. Mais franchement, c’est une technique qui m’aide beaucoup. Plongée dans l’univers inconnu de la maladie, je m’appuie sur mes techniques familières d’organisation et elles me rassurent. Du coup, je vis finalement assez bien cette épreuve. Bien sûr, je suis extrêmement bien entourée : EJ et les garçons, mes parents qui méritent une mention extra spéciale, tous les autres membres de nos deux familles et une foule d’amis dont les attentions et les petits mots me font si plaisir.

 

J’ai l’impression d’être une actrice un soir de remise des Césars, mais c’est évident que tout ce soutien est absolument vital et je pense à celles ou à ceux qui doivent traverser ce genre d’épreuves seuls. Mais au risque de paraître immodeste, je dois dire que je suis aussi assez contente de ma propre réaction. Oui, les dernières semaines n’ont pas été de tout repos. Mais j’ai l’impression d’avoir assez bien géré, psychologiquement et mentalement. Je ne me suis pas effondrée, j’ai tenu le coup. Isabelle 1 – Cancer 0.

kelloucq le 15.11.11 à 19:38 dans Actualités - Version imprimable
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