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Les Kelloucq en voyage

L’incontournable iPhone 4

Vous ne pourrez pas dire que vous en avez eu l’exclusivité sur mon blog, mais je me suis dit avec beaucoup de retard que vous auriez peut-être envie d’en savoir plus sur le nouvel iPhone introduit cette semaine. Paresseusement, je vous renvoie à deux papiers écrits le jour de l’annonce, un ici et un là repris de l’AFP pour qui je couvrais la conférence.

Pour ceux qui ne baignent pas dans le high-tech, sachez que les conférences de Steve Jobs sont légendaires. Il a un uniforme (jean et top noir), une routine (ça commence à l’heure pile et il finit toujours par un « One more thing » qui est normalement le truc le plus sexy de sa présentation) et des tics (« Pretty cool, huh ? » demande-t-il périodiquement à son public sous le charme). La participation du public se limite à des applaudissements fréquents et fournis, à un occasionnel « I love you, Steve », mais ne s’étend pas à une séance de questions/réponses. L’interactivité a ses limites.

C’était la première fois que j’assistais à un de ses « shows » en personne. Après avoir fait la queue, tout le monde est chauffé à blanc. En l’occurrence, c’était un public de développeurs acquis à la cause d’Apple et qui lui ont fait une ovation debout. La horde médiatique était considérable (bloggers, web, télé et les dinosaures de la presse écrite) et internationale. Une vraie tour de Babel, mon voisin par exemple était un correspondant danois très drôle.

Comme le monde entier est suspendu aux lèvres de Jobs ces jours-là et qu’Apple ne diffuse pas une vidéo en direct, tout le monde est vissé à son clavier pour retranscrire l’événement au plus vite au-delà de la salle. Pour les « live bloggers », c’est la routine. Mais maintenant je suis obligée de m’y mettre aussi. En gros, je tapais au fur et à mesure les propos de Jobs que j’envoyais par email à mon rédacteur à Washington, DC. Avant même la fin de la conf, il avait diffusé une première dépêche en anglais, puis assez rapidement une traduction en français. Dans l’heure qui a suivi la fin de cette conférence de deux heures, ma mission était d’attraper quelques analystes ou autres commentateurs professionnels pour extraire trois ou quatre bonnes citations, puis de réviser la dépêche en français avec ces citations et d’autres ajouts/changements que je jugeais importants.

Il y a intérêt à ne pas avoir d’arthrose dans les doigts, ni le cerveau embrumé. Tout est maintenant câblé pour la vitesse à tout prix. Pendant la démo, Jobs s’est retrouvé dans l’incapacité de se connecter à Internet via son iPhone 4 parce que les réseaux Wi-Fi étaient tellement encombrés que ça bouchonnait. Du coup, il a demandé à tout le monde de fermer son ordinateur. Des sbires sont passés dans les rangs pour s’assurer que la consigne était respectée. La démo a pu continuer. Mais quelques instants plus tard, tout le monde était rebranché comme si cette connexion Internet était notre oxygène.

Après la conférence, les média étaient invités à s’esquiver par une petite porte pour aller tester le nouvel iPhone, le toucher, jouer avec, prendre des photos, etc…Escapade de courte durée puisque nous avions tous des choses à faire, dans mon cas attraper quelques analystes et finir un papier. C’est assez étrange, ce besoin de vitesse se double d’un sentiment d’être dépossédée de mon travail. Ce papier, que j’ai vu repris un peu partout en anglais ou en français depuis lundi, porte mon nom même si je ne l’ai pas vraiment écrit. C’est une sorte de collaboration à la volée, plutôt qu’un travail personnel réfléchi. Pas complètement désagréable, mais étrange. 

kelloucq le 10.06.10 à 00:40 dans Actualités - Version imprimable
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