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Les Kelloucq en voyage

La tyrannie des geeks


 
















Hier soir, j’étais à une soirée organisée pour une quinzaine d’entrepreneurs high-tech français en goguette dans la Silicon Valley (vous pouvez aller voir de quoi il retournait ici). L’un des intervenants était Dominique Piotet, un Français très en vue ici. Consultant, journaliste, écrivain, Dominique (qui fut un temps mon boss) se revendique comme geek. « Did you check in ? » demande-t-il en guise d’introduction à son public franco-américain. Il parlait du service Foursquare qui permet d’enregistrer tous ses mouvements et d’avertir son réseau : j’arrive au bureau, je m’installe dans le restaurant X, etc. Comme il rappelait lui-même, il y a deux ans il fallait être sur Facebook. Il y a un an il va être sur Twitter. Aujourd’hui, il faut être connecté à Foursquare.

Et là, je dis non. Facebook, je l’utilise tous les jours. Twitter, j’ai un compte dont je ne me sers presque jamais. Je viens d’aller y jeter un œil par curiosité. Je « suis » 12 personnes et 13 personnes me « suivent » : ils doivent sérieusement se demander si je suis morte. Je ne suis jamais rentrée dans le trip Twitter, ces updates très courts qui sont censés constamment expliquer ce que vous faites, ce que vous lisez, ce que vous pensez.

Mais Foursquare, ça me tente encore moins. Et même ça me repousse. Ce n’est pas si différent de Facebook et Twitter, mais j’ai l’impression qu’on franchit une nouvelle barrière de trop. C’est comme si votre mère vous demandait de l’appeler dès que vous vous déplacez et que vous arrivez quelque part. Sauf que c’est vous qui vous imposez cet exercice et que vous balancez l’info à tous vos amis. Je ne vois pas l’intérêt (un copain qui se rendrait compte que vous êtes dans le même restaurant que lui ?). Au contraire, je vois tout le désintérêt. Je trouve cela sinistre et envahissant. Je refuse de me soumettre à la tyrannie des geeks dans cette course au dernier truc à la mode.

kelloucq le 11.06.10 à 03:05 dans Actualités - Version imprimable
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Commentaires

 Ce que tu dis sur Twitter et Facebook et Foursquare est tellement vrai. C'est comme "Big Brother" dans le livre 1984, mais en plus sinistre, car le Big Brother, c'est nous-même . . .

Stephanie - 11.06.10 à 05:30 - # - Répondre -

Re:

 Oui, mais où s'arrête-t-on? Tu es aussi sur Facebook et sur GoodReads. Cela a des côtés sympas de partager un tas de choses avec ses amis, voire les amis de ses amis.

kelloucq - 11.06.10 à 07:01 - # - Répondre -

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