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Les Kelloucq en voyage

La réforme de la santé d’Obama sera-t-elle démantelée ?

 














Plus de la moitié des états américains ont attaqué la réforme de la santé votée en 2010. Le point qui les choque est l’obligation pour tous les Américains d’avoir une couverture maladie avant 2014 ou de souffrir des sanctions financières qui s’apparente à un nouvel impôt. Pour de nombreux Américains, ce “individual mandate” est anticonstitutionnel et ils ont porté la question devant la Cour suprême qui entend cette semaine six heures d’arguments pour et contre.

La Cour suprême doit rendre sa décision en juin, bien en amont des élections présidentielles de novembre. Mais le “Obamacare”, abhorré par les républicains alors qu’ils avaient à une époque proposé un projet similaire, est déjà au cœur des débats et les candidats à l’investiture républicaine ont tous promis de l’abroger s’ils sont élus. C’est encore plus ironique dans le cas de Mitt Romney, le candidat en tête, qui a fait passer une loi assez semblable lorsqu’il était gouverneur du Massachussetts.

Pour des Européens, c’est assez incompréhensible de refuser une meilleure couverture médicale. Mais selon les différents sondages, une petite moitié des Américains sont effectivement opposés à cette obligation de s’assurer. Ils préfèrent faire l’autruche, courir le risque et aviser en cas de besoin ou, comme c’est le cas en ce moment, recourir aux urgences financées par les états et les assurés.

Bien sûr, on entend aussi l’opinion contraire : la réforme d’Obama ne va pas assez loin pour protéger la santé des Américains. C’était celle exprimée dans un petit groupe d’Américaines avec qui je prenais un thé ce matin, mais ce n’est pas celle qui fait le plus de bruit.

J'ai assisté ce week-end à une présentation sur le campus sur le thème "Pourquoi le socialisme n'a-t-il jamais pris aux Etats-Unis?" Pour les opposants de la réforme d'Obama et d'Obama en général, le président est un dangereux socialiste ce qui explique le rejet primaire. Le présentateur, un universitaire européen en l'occurrence, a avancé plusieurs arguments tels que la répression féroce contre les syndicats. Mais John Steinbeck, l'auteur de Des Souris et des hommes, a une autre explication qui semble plausible. "Le socialisme n'a jamais pris racine en Amérique parce que les pauvres se voient non pas comme le prolétariat exploité, mais comme des millionnaires temporairement dans l'embarras."


kelloucq le 28.03.12 à 20:50 dans Actualités - Version imprimable
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