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Les Kelloucq en voyage

Lecture et écriture, premiers de la classe

C’est frappant depuis la rentrée. Glorietta, l’école des garçons, met la lecture et l’écriture à l’honneur. Au détriment des maths et des sciences, se plaignent certains parents.

Prenons le cas de la classe de « second grade » d’Emmanuel. Les devoirs comprennent tous les soirs 20 minutes de lecture et quelques lignes dans un cahier où les élèves notent un « small moment ». Tout cela en plus de quelques pages de vocabulaire et de maths à répartir sur la semaine.

Pour la lecture, nous notons dans un tableau mensuel le temps passé à lire seul, à lire avec un adulte et à écouter un adulte lire. Les lectures sont au choix. Emmanuel ramène toutes les semaines des livres de la bibliothèque de l’école. Cette semaine, un gros éditeur et distributeur de livres pour enfants (Scholastic) s’est installé dans l’école pour une Book Fair. Deux buts : faire aimer les livres et en vendre (une partie des ventes revient à l’école, mais cela reste un tantinet gênant sur le principe).

Pour l’écriture, ce sont ces « small moments » dans la vie de l’enfant qui servent de base en classe. Ils apprennent à réécrire, à ajouter des détails, à éliminer les informations inutiles, à travailler l’orthographe. Quand l’élève a terminé plusieurs histoires, il en choisit une qu’il publie, en autre en allant la lire devant d’autres classes.  J’aime aussi l’idée qu’ils apprennent que leur vie est digne d’être transformée en littérature.

Chez Gabriel, la lecture et l’écriture prennent aussi une place prépondérante. La maîtresse leur lit beaucoup de livres (je le constate car je suis dans la classe au moins une fois par semaine). Ils en ramènent constamment à la maison de la bibliothèque de l’école et de celle de la classe. J’ai vu Gabriel s’asseoir à la sortie de la classe pour lire un nouveau livre avec moi car il ne pouvait pas attendre de rentrer à la maison.

Depuis le début de l’année, ils ont plusieurs fois par semaine un « writer’s workshop », un atelier d’écriture. Ils font un dessin qu’ils expliquent en une phrase écrite très phonétiquement. Ils ont maintenant appris à écrire plusieurs « popcorn words », des mots qui jaillissent partout, comme I, see, my, the. L’autre jour, Gabriel a ramené un livre composé de plusieurs pages avec dessins et textes sur le thème « I see… ». Il nous a annoncé, tout fier, « I am the author and the illustrator. » Rien ne peut me faire plus plaisir que de voir mon petit garçon de 5 ans écrire des livres !

Ces méthodes d’enseignement ne sont pas apparues par hasard. Cet été, plusieurs enseignants ont suivi une formation payée par le Glorietta Parents Club à l’université de Columbia. Je suis en train de lire le bouquin d’une des personnes à l’origine de ce programme. Raising Lifelong Learners de Lucy Calkins apporte des idées qui me plaisent beaucoup sur la sensibilisation des enfants à l’écrit et au-delà à l’apprentissage et à la vie.

L’accent mis sur l’écriture et la lecture à Glorietta a tout pour nous réjouir d’une part parce que je vis de l’écriture et d’autre part parce que nous considérons l’immersion dans la langue un des buts principaux de cette année en Californie.

Mais j’entends aussi les parents qui trouvent que les maths et les sciences sont délaissées, une inquiétude pour le futur de leur enfant et du pays en général. Nous en sommes très conscients puisque le programme de maths d’Emmanuel en second grade n’est pas aussi avancé que ce qu’il étudiait l’année dernière en CE1 ! D’ailleurs, le New York Times avait ce matin un article très intéressant à ce sujet.

kelloucq le 14.11.06 à 21:11 dans Actualités - Version imprimable
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