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Les Kelloucq en voyage

Ralentir l'argent et le ramener à la terre

Voici mon dernier papier pour la France Agricole, un portrait de Woody Tasch dont le mouvement baptisé Slow Money cherche à stimuler les petits investissements dans l'agriculture locale. Un programme très attrayant. C'est artisanal mon copié-collé car je ne peux pas attacher le pdf original, mais j'espère que c'est lisible.

[l’Invité] WoodyTash a fondé le mouvement Slow Money pour encourager les investissements dans l’agriculture, la distribution et les restaurants locaux. 

« L’argent à la terre

>En tant qu’investisseur social axé sur le développe- ment durable depuis 30 ans, je me suis demandé pourquoi nos actions n’avaient pas plus d’impact sur le monde. J’ai été inspiré par le mouvement Slow Food qui promeut l’alimentation ancrée dans le local par contraste avec le fast food industriel. Il m’a semblé que la terre, la fertilité et la diversité faisaient partie des solutions. Le local doit être une alternative, un com- plément au global. L’argent circule sur la planète entière sans qu’on sache à quoi il sert. Il faut le ralentir et en ramener une partie à la terre.
>La finance traditionnelle basée sur le seul calcul est dépassée. D’autres bénéfices doivent entrer en ligne de compte : la diversité biolo- gique, la santé, l’économie locale... Il faut investir dans des projets dont on voit le résultat concrètement et localement. Slow Money a permis d’investir 15 millions de dollars (11,3 millions d’eu- ros) en deux ans environ.

>Nous avons soutenu 95 porteurs de projet. Il s’agit souvent de prêts à 3 % sans garantie. Par exemple, une douzaine d’investisseurs individuels, réunis dans
la cuisine d’un éleveur de poulets bio en Californie, mettent chacun 4 000 $ pour soutenir cet éleveur. Ailleurs un apiculteur a reçu 5 000 $. Une coopérative alimentaire a obtenu 40 000 $ pour refi- nancer ses dettes en Caroline du Nord. Ces petites entre- prises avaient peu d’options pour leur refinancement.

« Entre philanthropie et investissement
>Pour ceux qui n’ont pas le temps et l’argent pour investir directement, nous espérons lancer cette année une nouvelle façon d’investir. Ils pourront faire une dona- tion de 50 à 100 dollars en ligne (sur slowmoney.org), que Slow Money investira dans des projets. Ce modèle se situe entre la philanthro- pie et l’investissement : c’est un investissement pour le bien des générations futures.

>Ces idées ne sont pas uni- quement américaines. Mais parce que les Etats-Unis ont été leaders dans la création du système actuel, nous avons une obligation de créer des solutions. Le sentiment que les systèmes financier et alimentaire sont cassés grandit. Slow Money fait partie de ce mouvement, tout comme les Indignés.

« Dans un rayon de 80 kilomètres

>Ces investissements sont un risque mais les investis- seurs jugent que c’est essen- tiel d’agir. Notre question est : « Comment serait le monde si nous investissions 50 % de nos avoirs dans un rayon de 80 km autour de chez nous ? » Les sceptiques peu- vent dire que notre effort est minuscule. Mais après avoir parlé à des milliers de gens, je ressens beaucoup d’en- thousiasme autour de nos propositions.

Propos recueillis 
par Isabelle Bouq

(1) Son livre s’intitule Inquiries into the Nature of Slow Money : Investing As If Food, Farms and Fertility Mattered. 

kelloucq le 02.04.12 à 19:16 dans Actualités - Version imprimable
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