S'identifier - Contact

Les Kelloucq en voyage

Une reprise particulièrement difficile

Les grasses matinées, les journées tranquilles en famille et les réveillons entre amis, c'est fini. Le réveil a sonné à 6h45 ce matin et tout le monde a réussi à se lever avec plus ou moins de difficulté. Mais après avoir pris l'habitude de se prélasser plus longtemps à la table du petit déjeuner, ce fut un peu la course pour finir d’emballer le déjeuner de Gab et partir à l'école à l'heure. Et on peut comprendre que l'école était particulièrement difficile à reprendre ce matin pour lui et ses camarades.

Son école est sous un nuage noir depuis la rentrée. Ce fut d'abord une jeune maitresse victime d'une rupture d’anévrisme alors qu’elle discutait devant sa classe le jour de la rentrée. Depuis, elle se remet lentement. Bien que les garçons n’aient jamais eu cette maitresse, nous la connaissions malgré tout car EJ a été au lycée avec son mari. Ici, beaucoup de liens de ce genre existent en toile de fond.

A la mi-décembre, une autre maitresse très aimée dans l’école est morte subitement après une opération cardiaque programmée et censée être « routine ». Là encore, les garçons n’avaient jamais été dans sa classe. Mais grande voyageuse, elle avait logé dans notre studio à Paris plusieurs fois et nous l’aimions beaucoup pour sa joie de vivre et ses manières chaleureuses. La nouvelle fut un choc énorme pour l’école et, le premier jour des vacances, une foule était réunie pour une cérémonie en sa mémoire dans un lycée local. Après des eulogies très touchantes, d’anciens élèves aujourd’hui lycéens ont chanté et tout le monde s’est retrouvé autour de petits gâteaux de Noël, ses cookies préférés, qu’une cinquantaine de familles avaient préparés pour l’occasion. Une façon très émouvante de dire au revoir à une femme dont il est difficile de croire qu’elle n’est plus là.

Et puis en pleines vacances de Noël, un email à toutes les familles pour nous informer que la directrice prendra, à partir de janvier, un congé médical pour une durée indéterminée. Aussitôt, les imaginations s’enflamment et comment ne pas penser le pire après cette série déjà sombre. L’intérim est assuré par un principal adjoint du collège d’Emmanuel, un homme d’expérience et connu de tous. Je ne m’inquiète pas pour la gestion au jour le jour.

En France, je n’ai fait l’expérience que d’une école maternelle et d’une école primaire en tant que parent. Mais je n’ai jamais vu une école où la « communauté » des enseignants, du personnel et des parents est aussi proche. Parce que les parents font autant pour l’école, il se forme des liens plus forts qu’en France. Beaucoup d’enfants ont des relations très puissantes avec leur maitresse. Aller passer régulièrement un moment dans la classe d’une ancienne maitresse n’est pas rare. Quand les rapports sont aussi proches, ces bouleversements touchent beaucoup les enfants. Un passage difficile pour l’école.

 

kelloucq le 04.01.11 à 03:33 dans Actualités - Version imprimable
Article précédent - Commenter - Article suivant -