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Les Kelloucq en voyage

Assistés numériques

Dans le flot constant de communiqués de presse qui atterrissent dans ma BAL électronique, il y en a un qui m’a fait réagir récemment. Une société qui s’appelle Stormédias propose des solutions de caméras pour éviter des accidents aux véhicules de grande taille (tracteur, moissonneuse). C’était assez anodin finalement, mais ça m’a énervée. J’ai l’impression que chaque pas de notre vie est maintenant téléguidé par des outils, applications, objets connectés,…Sans faire ma technophobe, je trouve cette assistance envahissante. Sans compter le phénomène de collecte de nos données personnelles – le fameux big data – qui accompagne tout cela.

Outre mon ordinateur portable, c’est mon téléphone portable dont je suis le plus dépendante. Avant quand j’allais à un rendez-vous dans un quartier inconnu, je prenais mon plan de Paris. Depuis plusieurs années, le pauvre ne sort plus beaucoup. Mon iPhone m’indique quel itinéraire prendre en métro grâce à l’application de la RATP. Puis l’application Plans prend le relais pour me guider jusqu’au bon endroit. Au lieu de regarder le plan de quartier affiché à la sortie de métro et de faire marcher mes méninges, je m’en remets complètement à ma machine.

Pour le reste, le téléphone me sert à vérifier compulsivement mes messages, à lire quelques articles pendant mon trajet, à vérifier les prévisions météo, à écouter ma radio américaine préférée ou de la musique, à regarder des bandes annonces de films et à trouver la séance, etc…Assistée d’un bout à l’autre de la journée : pour ne pas me perdre (au point de ne plus utiliser mon bon sens et ma mémoire), pour ne pas m’ennuyer, pour rester connectée 100% du temps. Une vraie béquille, sucette ou doudou électronique, au choix.

Dans les cours que je donnais à l’Institut Pratique de Journalisme depuis deux ans, j’avais lancé une idée dingue : une fois par trimestre, je les faisais écrire un article (d’opinion) avec pour tout équipement du papier et un stylo. Pas le droit d’utiliser l’ordinateur et de se connecter (il fallait faire la chasse aux téléphones portables). Mais finalement, je pense qu’ils appréciaient l’exercice. Enfin, les profs comme les parents se bercent d’illusions de ce genre…En tout cas, je voulais les déconnecter juste le temps d’un cours. Pour rendre à César ce qui est à César, c’était une idée planter par ma copine Nathalie qui enseigne en fac. Pendant les vacances, j’aimerais bien me déconnecter un peu moi aussi. Je pars en long weekend sans ordinateur, mais l’iPhone n’est jamais loin. D’ailleurs il y a maintenant un nom pour la maladie de ceux qui ne peuvent pas se séparer de leur portable : ce sont des nomophobes pour « no mobile phobia ».

kelloucq le 11.07.14 à 15:51 dans Actualités - Version imprimable
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