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Les Kelloucq en voyage

Bouffés par les moustiques/ennuis en série

Avant de quitter Williams Lake, nous frôlons le drame. Papa et Maman se laissent convaincre par une petite séance sur le trampoline de notre camping où les garçons ont passé des heures avec d’autres enfants canadiens, australiens et franco-américains comme eux. A quelques minutes d’intervalle, Maman se fait bien mal à l’orteil (il est maintenant bleu et gonflé, pas bon signe) et Papa se retrouve avec la tête qui tourne pour toute la soirée (un problème qui avait commencé à Noël et dont la cause n’est toujours pas diagnostiquée, mais qui a récemment disparu grâce à un nouveau cocktail de médicaments).

Highway 20 est la route qui relie Williams Lake à Bella Coola sur la côte où nous allons prendre le ferry pour redescendre vers l’île de Vancouver. Highway 20 est relativement désertique, mais nous y rencontrons cependant un représentant de la Canadian Mounted Police, autrement dit un policier, qui laisse filer EJ avec un avertissement pour léger excès de vitesse.

Un peu plus loin, nous sommes sur le point de nous arrêter dans un hameau pour nous ravitailler en essence quand nous apercevons un ours poursuivi dans la colline par un chien, apparemment un spectacle qui n’étonne personne aux pays des grizzlis. Le hameau se compose de quelques maisons : un antiquaire, un petit restaurant, une simple hutte qui sert des hamburgers et un « general store » qui vend de tout (essence, alimentation, quincaillerie doublé d’un bureau de poste).

Nous reprenons la route avec le plein d’essence. Cela rassure dans ce pays où on croise une voiture toutes les 15-20 minutes. La route est bordée de pins qui souffrent d’une vermine, le « pine beetle », qui étouffe les arbres. Entre les pins, des prairies et des rivières supportent des troupeaux de bétail qui paissent en quasi liberté. Nous rencontrons d’ailleurs plusieurs animaux qui déambulent sur la route. Nous sommes aussi surpris de voir des paires de chaussures suspendues aux fils électriques, apparemment le résultat d’une coutume locale qui veut que, lorsqu’on change de paires de chaussures, on balance les vieilles.

Notre prochaine destination est Anahim Lake aux deux tiers du chemin vers Bella Coola. Nous nous installons de nouveau autour d’un lac, Papa et Maman dans une « cabin » confortable et nous dans notre tente avec vue sur le lac et les montagnes enneigées au-delà. Nous cuisinons sur un feu de bois et finissons par des s’mores, ces sandwiches de petits gâteaux, chocolat et marshmallow.

Les moustiques sont virulents. Nous nous aspergeons d’anti-moustiques, nous rentrons dans la « cabin » en toute vitesse pour les empêcher de nous manger tout crus. En vain. Nous sommes dévorés ! Cette année est la pire depuis 20 ans, nous dit-on. Nous avons bien choisi notre moment.

Au matin, nous faisons une petite ballade à cheval, les garçons, Papa et moi. Rien de bien excitant, surtout après avoir assisté à un rodéo. Mais c’est toujours agréable de se retrouver à dos de cheval. Les garçons sont menés au licol par notre guide, Jessie, et s’en tirent très bien. Jessie est une jeune étudiante en tourisme à l’université de Kamloops dans la province. Sa famille a un « petit » ranch avec 200 bêtes par ici et elle s’est trouvée un job d’été au contact des chevaux.

Après une petite sieste, nous partons en exploration dans le village d’Anahim Lake. Le spectacle est un peu triste, des maisons délabrées, des chevaux qui traînent dans les rues poussiéreuses qui sillonnent le village, un mini stade en ruine et un centre sportif flambant neuf au milieu de tout cela. Nous nous apercevons que nous sommes dans un village indien.

Pour le dîner, nous retournons à Nimpo Lake, le village d’à-côté où l’on nous a conseillé un restaurant. Effectivement, c’est un bel endroit avec des « cabins » luxueuses et une magnifique vue. Gabriel est pressé d’étrenner la canne à pêche qu’il vient de s’acheter. Nous laissons EJ et les garçons à la pêche. Grave erreur.

Pour commencer, EJ se penche pour aider Gabriel et notre appareil photo plonge au fond du lac. Quelques minutes plus tard, Emmanuel attrape un « baleineau » qui l’entraîne dans le lac lui aussi. Heureusement, il en ressort sain et sauf. Confortablement installée dans le restaurant dans une sorte de petit salon, je le vois arriver affublé dans des shorts à moi et des chaussures d’EJ, les cheveux encore trempés. Nous allons choisir de ne garder que le meilleur de cette visite, un bon repas bien arrosé dans une ambiance très sympa.

Nous rentrons à notre camp en roulant vers l’ouest dans un soleil couchant éclatant à 21 heures. C’est un spectacle glorieux. Dommage que nous soyons à moitié dévorés par les moustiques. Tout au bonheur de sa nouvelle canne à pêche, Gabriel entraîne son père dans une dernière séance de pêche. A 22 heures bien passées, ils ne sont pas rentrés. Devrions-nous envoyer une mission de secours ? C’est une question qu’on pose étant donné le début de la journée. Mais non, ils prennent tranquillement vers 23h00.

Le lendemain, nous finissons la route vers Bella Coola. Complètement enclavée et ravitaillée uniquement par la mer, cette petite communauté s’est construite elle-même son chemin de terre, sa « freedom highway » pour se relier au reste du monde en 1953. Taillée dans la montagne, la voie d’une centaine de kilomètres est impressionnante. Nous l’avons à peine quittée, complètement crottés, que nous constatons un pneu crevé. EJ et Papa s’attellent à la tâche. Nous amusons les enfants, sachant que la région pullule d’ours. Mais il ne faut pas trop s’inquiéter, ce n’est pas l’heure où ils sont le plus actifs. Une demi-heure plus tard, nous reprenons place dans la voiture…qui ne veut plus démarrer. De bons samaritains nous sauvent assez rapidement et nous voilà bientôt arrivés à Bella Coola d’où nous prenons le ferry demain matin à 8h00.

kelloucq le 06.07.07 à 08:05 dans Actualités - Version imprimable
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