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Les Kelloucq en voyage

Débarquement sur Vancouver Island

Pas grand-chose à faire le soir à Bella Coola en attendant son ferry. C’est un peu le bout du monde. La ville est petite, quelques larges rues bordées de maisons assez délabrées et un seul restaurant. Nous visitions le musée local qui glorifie l'aventure d'Alexander Mackenzie, le premier blanc à relier la côte du Pacifique en traversant le continent en 1793 et la vie des premiers habitants blancs au siècle suivant. 

Avais-je précisé que le voyage en ferry sur la Reine du Chilliwack prend 25 heures ? En fait, elles sont passées très vite. Nous faisons trois escales. Ocean Falls est la plus intéressante. C’est une ancienne ville forestière aujourd’hui presque abandonnée. Un énorme hôtel et un hôpital de bonne taille rappellent que la ville fut assez importante. Mais marcher dans ses rues vides, entrer dans ses maisons inhabitées et presque avalées par la végétation donne un sentiment étrange et irréel.

Nous rencontrons un employé de la compagnie électrique, l’unique employeur de la ville. Il nous explique qu’ils sont 30 employés l’hiver même si la population grimpe à 100 habitants l’été grâce aux gens qui possèdent des maisons aux abords de la ville. Les employés de la compagnie viennent travailler 17 jours et sont en vacances pendant les 12 jours suivants. D’ailleurs, il doit repartir sur le ferry avec nous. Il est né à Ocean Falls au temps de sa splendeur dans les années 60-70, puis l’a quitté encore enfant. Bizarrement, il est revenu.

Le voyage se passe agréablement en observations, lectures, jeux et conversations. Le spectacle est grandiose : paysage de fjords, vastes forêts couvrant une première rangée de montagnes, sommets enneigés de plus hautes montagne au-delà. Le clou du voyage est fourni par des dauphins qui nous entourent pendant une bonne demi-heure en début de soirée. Il y en a des dizaines. Tantôt ils font des bonds hors de l’eau de tous côtés, tantôt un groupe de 4 ou 5 filent le long du bateau comme pour nous escorter. Puis ils disparaissent dans le soleil qui commence à baisser.

Il n’y a pas foule sur le ferry : 2 ou 3 familles, une poignée de motards bourlingueurs et un couple américain d’un certain âge qui mitraille tout ce qui se présente. Nous retrouvons aussi les deux hommes qui nous ont sauvés la veille sur le bord de la route. Mais à la dernière escale, quelques dizaines de personnes se joignent à nous. Ce sont tous des autochtones (comme on dit en français d’ici) ou des « aboriginals » (comme on dit en anglais d’ici), des membres des « first nations », un terme canadien qui ne s’emploie pas aux Etats-Unis où le terme consacré est « native Americans ». Pour dormir, nous avons des sièges inclinables tout à fait confortables. Mais tout le monde s’arrange à sa manière : beaucoup de passagers ont des couvertures, des sacs de couchage et couchent par terre. C’est assez folklorique et bon enfant. C’est surprenant comme nous dormons bien dans cette ambiance de colonie de vacances.

De bon matin, nous débarquons à Port Hardy qui restera surtout dans notre mémoire comme l’endroit où nous avons pu changer notre roue crevée (apparemment tailladée par un caillou sur la fameuse « hill » descendant vers Bella Coola). Nous voici donc sur l’île de Vancouver, une géante de 32 000 km2. Notre escale du soir est Campbell River où nous trouvons un bungalow au bord de la mer. Les enfants jouent tout l’après-midi sur la plage, puis dans la piscine. Après un barbecue, nous faisons cuire des marshmallows sur un feu de plage en admirant le soleil couchant qui se reflète sur les montagnes enneigées en face de nous (nous sommes du côté est de l’île de Vancouver face au continent). Après une séance de jacuzzi et un film en famille, nous devons commencer à faire des choix pour les 4-5 jours qui nous restent. Cela sent déjà un peu la fin des vacances…

kelloucq le 08.07.07 à 20:02 dans Actualités - Version imprimable
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