S'identifier - Contact

Les Kelloucq en voyage

Cérémonie du thé japonaise

Vous connaissez maintenant HiC, un régulier sur mon blog en tant que lecteur et qu’acteur. Depuis plusieurs années, il étudie la cérémonie du thé japonaise avec une prof japonaise. Hier, il avait invité quatre amis, dont EJ et moi avions le bonheur de faire partie, à une cérémonie. Née dans les temples japonais et codifiée depuis le 16e siècle, la cérémonie est un ballet de gestes très précis pour créer un moment qui invite au calme et à la méditation.

Après avoir lavé rituellement nos mains dans une petite fontaine de galets à l’extérieur de la salle de cérémonie, nous nous agenouillons sur le seuil pour enlever nos chaussons et pénétrer dans la salle. L’endroit est d’une grande simplicité avec des tatamis sur le sol et beaucoup de bois au mur. Les quatre invités forment une ligne agenouillée et HiC fait son entrée dans son kimono recouvert des noms de grands samouraïs (HiC, je sais qu’il y a un autre nom pour ce vêtement, mais je n’ai aucune mémoire pour les dizaines de mots japonais entendus hier).

Même si la cérémonie était historiquement plutôt une affaire d’hommes (de moines, en fait), les femmes sont aujourd’hui les plus nombreuses pratiquantes de cet art. Cela fait plus de deux mois que HiC prépare cette cérémonie : des centaines d’accessoires différents (container pour le thé, ustensiles, bols,…), des variations pour tel ou tel festival, plusieurs étapes possibles rendent chaque cérémonie unique. Il commence par allumer un minuscule bâton d’encens en nous expliquant que les Japonais écoutent, autant qu’ils sentent, l’encens. Nous passons la petite boite d’encens d’invité en invité en inspirant et expirant vers notre droite trois fois.

La cérémonie d’aujourd’hui est en l’honneur du festival de Tanabata qui célèbre la proximité dans le ciel des étoiles Altaïr et Véga. HiC nous raconte, avec une pointe d’ironie, la légende des amants contrariés par un père tyrannique qui ne leur permet qu’une seule rencontre chaque année. Pour le festival, nous sommes invités à écrire un haïku avec un bâton d’encre que nous diluons dans de l’eau et un pinceau. Après la cérémonie, nous attacherons notre feuille de papier dans la forêt de bambous dehors pour que le vœu exprimé dans notre haïku se réalise.

Après nous avoir offert une assiette de friandises, HiC se lance dans la confection du thé proprement dit. Agenouillé devant une tablette, il utilise une sorte de louche pour puiser de l’eau chaude et un autre instrument pour mesurer la poudre de thé. C’est une cérémonie du « thin tea », habituellement la dernière partie d’une cérémonie complète. Avec un fouet en bois, il mélange l’eau et le thé que sa professeur amène devant chaque invité un par un. Chaque geste est une chorégraphie. La lenteur des gestes et la précision de chaque détail ont un effet calmant.

Il est coutumier pour chaque invité de s’excuser auprès de son voisin de boire le premier. Lorsque ce dernier reçoit son bol, il s’assure que son voisin a assez bu. L’invité salue le maître de cérémonie en s’inclinant. Quand tout le monde a fini de boire avec un grand bruit d’aspiration pour montrer son appréciation et indiqué qu’il a fini, le « premier » invité se lance dans une conversation tout aussi codifiée avec le maître de cérémonie sur les instruments utilisés qui sont ensuite passés d’invité en invité pour admirer leur finesse. Une cérémonie du thé dans les règles de l’art est un moment vraiment magique.

Au sortir de cette expérience de calme, nous nous retrouvons dans la circulation frénétique de Saratoga. J’ai une interview à faire à 10 minutes de là, l’affaire de deux petites avant de rejoindre HiC et Jeff chez eux pour un dîner thaïlandais que Jeff a passé toute la journée à concocter. Une journée parfaite entre adultes (les enfants profitent de leurs grands-parents et vice versa).

kelloucq le 20.07.07 à 19:22 dans Actualités - Version imprimable
Article précédent - Commenter - Article suivant -