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Les Kelloucq en voyage

La fin de l’année universitaire et d’une époque

Je relisais le billet écrit en septembre, au tout début de l’année universitaire. Cette fameuse année de Master 1 qui sème la terreur dans le cœur des étudiants de psycho. La réforme est en cours, mais jusque là la pratique était de laisser entrer tous les étudiants qui avaient réussi leur licence en master, avec une sélection violente à la fin de l’année. A Paris Nanterre, c’est environ 3 étudiants sur 4 qui restent sur le carreau, interdits de continuer en Master 2 et donc dans l’incapacité d’obtenir le sésame final pour exercer en tant que psychologue. On devra bientôt parler au passé car c’est la dernière année que les choses se passent ainsi à Paris Nanterre et dans quelques autres universités qui ont pris les devants. Puis l’année prochaine, toutes les universités auront appliqué la réforme qui consiste à opérer la sélection à la fin de la licence. Il revient à notre promotion l’honneur non pas d’essuyer les plâtres, mais d’éteindre la lumière en sortant. D’être la dernière promotion qui aura subi la pression de cette sélection drastique au milieu du guet. Toutes proportions gardées, c’est un peu comme si Christophe Colomb avait embarqué avec 100 membres d’équipage, en sachant qu’il allait en jeter 75 par dessus bord au milieu de l’Atlantique.

Du coup, on pourrait penser que la sélection causerait une ambiance compétitive entre les étudiants. Et bien, pas du tout. En tout cas dans cette promo, j’ai été frappée par l’entraide et la solidarité entre les étudiants. Nouvelle dans cette fac, j’aurais pu doublement craindre de ne pas m’intégrer dans les micro réseaux des étudiants. Mais il n’en a rien été. En direct, j’ai eu la chance de très vite rencontrer des étudiants avec qui il s’est noué de bonnes relations de travail et de soutien moral. Sur le groupe Facebook, même ambiance d’échange de cours, de réponses aux questions et de bienveillance générale. Normal, pourrait-on penser, de la part d’étudiants qui se destinent à une profession profondément humaine. Certes, mais on pourrait aussi imaginer que les enjeux importants mèneraient à des conduites égoïstes. Or, cela n’a pas été le cas, ce qui restera un des points forts de cette année, renforcé par le sentiment de camaraderie qui nait de l’affrontement d’une épreuve commune.

Car cette année de Master 1 n’est pas de tout repos. D’ailleurs historiquement de nombreux étudiants choisissaient de faire le M1 en deux ans afin d’obtenir les meilleurs résultats possibles et de mettre toutes les chances de leur côté pour être pris en M2. Neuf cours au 1er semestre et 10 autres au 2e semestre, 250 heures de stage avec son inévitable rapport et un projet de recherche (avec revue de la littérature, définition d’hypothèses et opérationnalisation, choix des outils, recrutement d’une population, passations de tests, exploitation statistique des données et rédaction d’un mémoire de recherche, mais pas de soutenance orale dans le cas de ma filière). C’est costaud et il faut garder le rythme. Pour la première fois, j’ai pris un mois de « congé » de mon travail de journaliste pour me préparer aux partiels de mai qui allaient être décisifs. Cela a été un crève-cœur de dire à mes employeurs habituels (ils ne sont plus que deux aujourd’hui et cela est parfait) que je ne pouvais pas travailler pour eux pour cette période de préparation. Il me semble que la clé est d’être organisé et de ne pas laisser s’accumuler le travail. Les weekends studieux, ça produit des résultats.

Depuis fin mai, je peux me dire avec satisfaction que le M1 est validé, avec une mention Bien qui plus est. C’est une vraie satisfaction personnelle d’avoir réussi à boucler le M1 en un an (sans même déborder sur la 2e session avec des rattrapages ou des dossiers rendus en juin) et d’avoir obtenu des notes satisfaisantes. Depuis quelques jours, le dossier de candidature en M2 est également bouclé, avec une promesse de stage pour l’année prochaine qui est un véritable plus. Et avec un sujet de recherche identifié et deux prof intéressées pour travailler avec moi. Cela me permet d’attendre la réponse pour l’admission en M2 avec une certaine sérénité, même s’il ne s’agit pas de vendre la peau de l’ours…

Si ce billet ressemble à de l’autosatisfaction, j’assume. On peut être critique quand il y a lieu de l’être et content de soi quand c’est justifié. Tout cela n’est pas arrivé par hasard et c’est le travail qui a permis d’en arriver là. Alors pour me relaxer cet été, j’ai décidé de faire un stage complémentaire auprès d’enfants et d’ados. Et finalement ce sera deux stages, pour un total de trois jours par semaine, qui viennent de commencer à Poitiers.

kelloucq le 27.06.17 à 07:28 dans Actualités - Version imprimable
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