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Les Kelloucq en voyage

La rentrée des classes : la saga

Les rentrées françaises vont nous sembler de la rigolade à côté de celle que nous sommes en train de vivre, une épopée qui dure maintenant depuis trois jours et qui nous amène à nous poser une question cruciale : allons-nous devoir renoncer à travailler pour faire face à tous les engagements bénévoles attendus des parents ? D’un autre côté, les frais se multiplient et nous allons bien devoir trouver un moment pour gagner quelques sous. Dilemme.

La rentrée, acte I

En arrivant à Orinda, Gabriel avait plusieurs courriers de son école. Dans une très gentille lettre, sa maîtresse (Mrs English, plus connue entre nous comme notre amie Nancy) se présentait, parlait de sa famille et de ses vacances et demandait à Gabriel d’amener quelques fournitures pour le premier jour (dont un chèque de 20 dollars).

Une autre missive des parents d’élèves nous invitait à une première rencontre autour d’un pique-nique à l’école, le dimanche soir avant la rentrée (merci d’envoyer un chèque de 20 dollars). Il faut dire que Gabriel fait sa rentrée au Kindergarten, une combinaison entre la Grande Section de Maternelle et le CP, pour les enfants de 5-6 ans.

Le soir dit, nous étions donc à l’école avec une bonne cinquantaine d’autres familles, des nouveaux venus et des vétérans avec des frères et sœurs plus grands. Assis sur le terrain de baseball, nous avons fait connaissance en dégustant des hot dogs et des cookies. Les enfants ont étrenné les jeux dans la cour et ont chanté quelques chansons avec leurs instits. Puis nous sommes rentrés chez nous. Fin du premier acte.

La rentrée, acte II

Le lendemain, nous sommes convoqués à une séance d’orientation et d’inscription. Orientation de la part du Glorietta Parents Club (Glorietta est le nom de l’école qui comprend donc les classes du kindergarten au 5th grade). Les deux présidentes en exercice mettent les choses au point : l’état de Californie délaisse ce district qui doit donc beaucoup compter sur ses propres finances.

Bon an, mal an, les parents lèvent 400 000 dollars qui servent à payer des assistants dans les classes, un psychologue, des formations pour les instituteurs, des améliorations dans les locaux et certaines fournitures !

Devenir membre du GPC est encouragé (75 dollars par famille), faire une donation est encore mieux (montant à notre bon cœur). Nous sommes aussi priés de noter la date du grand « fundraiser » de l’année, une vente aux enchères, et de nous impliquer dans son organisation.

Après l’orientation, les inscriptions dans la plus grande salle de l’école, une sorte de gymnase qui se transforme en cafétéria à l’heure du déjeuner. Tout autour de la salle, des tables où  on peut s’inscrire à toutes sortes d’activités. Cette ambiance bruyante et fiévreuse me ramène 20 ans en arrière pour les inscriptions à l’université américaine (aujourd’hui, les universités sont passées aux inscriptions en ligne).

Emmanuel reçoit une enveloppe qui contient une lettre de sa maîtresse et une liste de fournitures. Sa maitresse est Mrs Ronneberg, tout le monde nous assure qu’elle est super.

Ensuite, nous faisons le tour des autres tables. Il y a de tout : Gopher Gourmet (la cantine qui est gérée par les parents, un vaste sujet sur lequel je reviendrai inévitablement), le programme Think First (apprendre le respect de l’autre), Teacher’s Appreciation (un repas préparé une fois par mois par les parents pour remercier les instits), la bibliothèque. Tous ces programmes cherchent évidemment des volontaires… 

Nous rentrons un peu assommés par toutes ces informations pour nous préparer pour la rentrée proprement dite le lendemain matin à 8h00.

La rentrée, acte III

L’école est un ensemble d’une dizaine de bâtiments entrecoupés de cours intérieures et d’aires de jeu. C’est un campus ouvert, bien différent des écoles aux portes fermées auxquels les garçons sont habitués.

Nous accompagnons Emmanuel dans sa classe. Sa maîtresse le présente à d’autres élèves. Les tables individuelles forment un carré. Autour de la classe, plusieurs ordinateurs, une petite bibliothèque. A 8h00, la cloche sonne et les parents s’éclipsent. Les enfants ont tous amenés des souvenirs de leurs vacances pour lancer la conversation.

Nous avons rendez-vous avec Mrs English dans la classe de Gabriel. Les 20 élèves ont été divisés en 3 groupes pour des mini-orientations. Tous assis par terre sur un grand tapis, nous l’écoutons. Puis nous participons à la découverte de la classe et à quelques activités manuelles avec nos enfants.

A 9h00, nous partons car c’est le tour du groupe suivant. Mais d’abord nous nous inscrivons pour venir aider dans la classe (un parent par jour, le tour revient souvent).

Nous faisons un détour par le gymnase où les parents sont invités à discuter entre eux et avec la directrice (the principal) autour d’un café et d’un muffin.

A 13h55, c’est l’heure de venir chercher Emmanuel qui est enchanté de sa journée, mais ne veut rien me raconter en détails « pour ne pas avoir à répéter pour papa ». Il rapporte ses premiers devoirs : pour vendredi, il doit concevoir une coupe, une médaille ou un diplôme pour célébrer un de ses talents.

La rentrée, acte IV

Demain matin, nous serons de retour à l’école à 8h00 pour Emmanuel et 8h45 pour Gabriel qui fera sa première véritable journée (8h45 à 13h05). J’ai choisi de me jeter à l’eau, je serai donc dans la classe de Gabriel de 10h30 à 11h30.

Quel changement de l’école française ! Nous pourrions passer notre journée à l’école entre la classe de nos enfants, la cantine, la bibliothèque et autres activités parentales. Et avant de nous coucher, il faut préparer un repas à emporter dans leur « lunch box » car la cantine ne commence pas avant deux semaines.

kelloucq le 23.08.06 à 07:33 dans Actualités - Version imprimable
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