Les internautes ne sont pas tendres/Online readers are a tough lot
Franchement, je ne vais pas constamment voir si mes papiers en ligne sont lus. Mais là, j’étais curieuse de voir si le papier dont je parlais dans le dernier post avait suscité des commentaires. Après tout, c'était un coup d'essai. J’ai été servie ! D’après les 5 ou 6 lecteurs qui se sont exprimés, je devrais au minimum changer de métier, mais à vrai dire plutôt aller me jeter dans la Seine. Je ne répète même pas les propos car ça volait assez bas. Je ne suis pas contre la critique, mais on sent quand même un ton méchant et insultant que les gens n’oseraient sûrement pas adopter en personne. D’ailleurs on a l’impression d’une surenchère dans la critique, une sorte d’effet piranhas qui sentent le sang. Vive Internet où on peut se défouler et laisser libre cours à son agressivité. Si au moins, cela leur sert de défouloir et les empêche de donner des coups de pied à leur chien, d’engueuler leurs enfants ou de battre leur femme, j’ai l’impression d’avoir finalement été utile. Mais ce n'est pas sûr. Soit, on peut penser que c'est une minorité puisque mon rédacteur me disait que le papier avait fait une bonne audience et il n'y a pas eu beaucoup de commentaires finalement. Mais c'est une minorité pas très sympathique.
Dans un registre un peu différent, je rapproche ce manque de respect de l'autre de mon constat de cycliste à Paris. Quelque soit le mode de déplacement choisi, on sent une certaine agressivité envers les autres usagers, tous les autres. Beaucoup de conducteurs sont agressifs envers les cyclistes, les motards et les piétons. A leur tour, les piétons manquent de savoir-vivre et de bon sens en traversant les rues sans faire attention et en s'agglutinant sur les passages cloutés en attendant leur feu vert comme s'ils étaient sur la ligne de départ d'un marathon et gare aux cyclistes. Les cyclistes ne sont pas sans reproches puisqu'ils oublient volontiers que les règles de conduite s'appliquent aussi à eux et qu'ils s'arrogent des privilèges ici et là, ni vu ni connu. Ce serait sympa si une journée dans les chaussures de quelqu'un d'autre nous donnait un peu de perspective et plus envie de respecter les autres. Mais j'ai bien peur que nos oeillères ne soient très sélectives et très temporaires. Après tout, c’est si rassurant de rejeter la faute sur les autres et de rester en colère.
kelloucq
le 02.12.07 à 11:10
dans Actualités
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