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Les Kelloucq en voyage

Les temps sont très durs

 















C’est le New York Times qui le disait encore dimanche dernier à la Une. Malgré des signes de reprise, le marché de l’emploi reste blafard : pour chaque poste, il y a 6 demandeurs d’emplois. Selon les chiffres du Labor Department pour le mois de juillet, il y avait 2,4 millions de postes à temps plein à pourvoir pour 14,5 millions de personnes officiellement sans emploi. En Californie, le taux de chômage est de 12,2%. Ca, ce sont les chiffres officiels dans toute leur sécheresse.

 

Mais il y a aussi toutes les histoires que rapportent les média. Cette directrice du marketing qui n’arrive même pas à se faire embaucher comme caissière ou comme serveuse. Ces gens qui parlent de vivre, pour la première fois de leur vie, du jour au lendemain (hand to mouth, comme on dit en anglais) sans savoir d’où viendra l’argent pour leur prochain loyer. Pour peu qu’ils aient un pépin de santé et c’est l’engrenage des factures impayées même pour certains qui ont une assurance, mais une assurance insuffisante qui laissent beaucoup de frais à leur charge. Du coup, c’est presque pire que de ne pas avoir d’assurance du tout. Mais c’est une autre histoire.

Même dans ce petit coin de paradis plutôt à l’aise financièrement, les choses sont tendues. La première opération de levée de fonds de l’école, par exemple, n’a pas fait recette. Je crois qu’on n’a pas atteint un tiers des 12 000 dollars récoltés l’année dernière lors de la même opération. Une famille que nous connaissons gagne sa vie à retaper des maisons et à les revendre. La dernière maison n’est toujours pas vendue après deux ans et plusieurs baisses du prix. La femme, à qui je faisais compliment de ses couettes, m’a répondu très franchement : « Ca s’appelle l’économie, je ne suis pas allée chez le coiffeur depuis plus d’un an. » Son mari me racontait qu’il connaissait sept familles dans un petit périmètre de la ville qui avait dû vendre leur maison, contraintes et forcées. Je connais deux autres papas qui n’arrivent pas à retrouver de job depuis deux ans. Malgré les sourires toujours en place, on sent une certaine tension…

Les artistes s’emparent déjà de cette détresse. Leigh Anne Abiouness, étudiante en art à UCLA, a développé un prototype d’application pour téléphone portable qui permet de visualiser les maisons dont les propriétaires ont été expulsés et d’entendre leur histoire. Ca s’appelle Load this site. L'artiste veut donner un visage à une tragédie qui touche des millions d'Américains.

 

kelloucq le 01.10.09 à 07:34 dans Actualités - Version imprimable
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