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Les Kelloucq en voyage

Réflexions

Hier, EJ et moi étions à Châtellerault pour les obsèques de mon oncle Robert qui avait souhaité être incinéré et se passer de cérémonie religieuse. Après la mise en bière et la levée du corps, une première cérémonie s'est déroulée à la chambre funéraire en présence de la famille, des amis et des anciens combattants. Comme beaucoup d'hommes d'environ 75 ans, il avait fait la guerre d'Algérie, 28 mois durant. Puis, un cortège a suivi le corbillard jusqu'à Poitiers pour une dernière cérémonie avant la crémation.

Quelques réflexions. Pour l'avoir connue un peu, je regrette l'époque où on gardait le mort à la maison. Je trouve les maisons funéraires, malgré tous leurs efforts, froides et impersonnelles. Garder le corps à domicile est parfaitement légal, mais j'ai l'impression qu'on cherche à évacuer la mort, à ne pas la regarder en face. Je me demande si la tendance actuelle, qui est aussi une source de business, s'inversera un jour. Comme le petit retour des accouchements à domicile.

Je n'ai assisté qu'à un seul enterrement aux Etats-Unis, celui du grand-père d'EJ. Encore ne s'agissait-il que de la cérémonie religieuse car l'inhumation n'avait pas pu avoir lieu à cause du sol qui était gelé. Je pense que, comme souvent, les Américains ont plus le sens du decorum et de la mise en scène et aussi que les participants sont plus dociles. Quand on enlève la cérémonie religieuse, c'est encore plus difficile de garder une certaine solemnité pleine d'âme. Mais je trouve toujours les cérémonies françaises, gaies ou tristes d'ailleurs, plus "bordéliques".

Dire quelques mots le jour des obsèques est en train de devenir une spécialité. Ma tante me l'avait demandé et j'étais très heureuse de pouvoir le faire. Je ne prends pas cette responsabilité, toute éphémère soit-elle, à la légère. La première fois était à l'enterrement de ma grand-mère paternelle et je me souviens d'avoir été frappée en me levant et en faisant face à l'église de la voir pleine à craquer. Ce symbole, l'adieu à la personne qui vient de mourir et le signe de respect, c'est quelque chose de très fort que je n'avais pas ressenti autant jusque là.

Comme nous l'avait dit quelqu'un pour notre mariage, chaque invité ressent l'événement différemment selon qu'il est marié de longue date, divorcé, fiancé, seul,...Evidemment, les enterrements ne peuvent manquer de nous faire penser, ne serait-ce que quelques instants, à notre mort qui pour le coup ne fait aucun doute. J'imagine que, en fonction de son âge, de son état de santé ou de son tempérament, l'effet est plus ou moins pesant et déprimant. Nous avons vite fait de reprendre le sourire et le cours de la vie. Mais ce n'est pas inutile de se souvenir que nous mourrons un jour, pour mieux vivre aujourd'hui.

kelloucq le 28.09.12 à 23:15 dans Actualités - Version imprimable
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