Les Kelloucq en voyage

Les Louveteaux dans la neige

A l’origine, c’était plutôt EJ qui était branché par l’idée qu’Emmanuel intègre une troupe de Louveteaux (Cub Scouts). Mais vu son emploi du temps souvent chargé le week-end, c’est finalement moi qui me retrouve souvent sur le pont. Les fidèles du blog se rappellent peut-être la nuit passée dans une étroite couchette sur le porte-avion USS Hornet. Le week-end dernier, j’ai fait encore plus fort : un week-end de ski avec 6 garçons (Finn, Eli, Max, Alex, Karl et Emmanuel), 5 pères (Sean, Tim, Bill, Brian, Erik) et moi et moi et moi.

La famille de Finn possédant un chalet plus que spacieux à Northstar, une des stations autour du Lake Tahoe, toute la troupe était invitée à skier pour le week-end. Si on compte deux tire-au-flanc dans la troupe, il restait donc 6 garçons prêts pour l’aventure avec un ratio obligatoire un enfant-un adulte.

Bon point pour l’économie d’énergie d’entrée, tout ce petit monde a logé dans deux voitures, deux mastodontes confortables avec lecteur DVD pour que les petits chéris ne s’ennuient pas en route. Cela change de nos voyages en voiture où, à part un peu de Nintendo DS, on raconte des histoires et on joue à des jeux de devinette. Mais nous sommes de toute évidence une espèce en voie de disparition.

Arrivés sur place pas trop tard le vendredi soir, les garçons se sont évidemment jetés sur la Playstation (la stratégie de la famille est de n’autoriser cette console que dans leur maison de vacances et pas chez eux) pendant que les parents préparaient le dîner et buvaient leur premier verre de vin. Qu’est devenu le concept de faire participer les enfants au travail ? Une fois le dîner englouti, ils étaient de nouveau scotchés devant le grand écran avec la Playstation.

Pas assez de pluie dans la région de San Francisco, pas assez de neige dans les montagnes. Une petite précipitation annoncée s’est plutôt transformée en pluie : pas bon pour le ski. Samedi matin donc, nous étions enfin tous réunis aux pieds des pistes (ça prend un moment pour bouger un groupe de 12 personnes…). Et bien devant le mauvais temps, ces messieurs ont fait volte-face et sont rentrés se mettre au chaud au chalet. Seuls Emmanuel et moi avons skié toute la journée dans des conditions certes assez misérables. Nous nous sommes vite retrouvés trempés, mais Emmanuel ne s’est pas plaint une seule fois et il a même pris une leçon comme prévu toute l’après-midi. Quand je l’ai récupéré à 16h00, il avait un grand sourire et il avait bien mérité un chocolat chaud.

Les gars nous ont dit qu’ils avaient joué avec les garçons à l’intérieur, mais ils étaient plutôt en train de jouer au poker et de boire de la bière quand nous sommes arrivés. Un peu mal à l’aise (« You are more of a man than we are », qu’ils m’ont dit à notre retour), ils ont décidé de faire une sortie tardive pour « prendre l’air » pendant que le père de Finn cuisinait un repas succulent.

J’avais exprimé le désir que nous fassions quelque chose d’un peu plus constructif avec les garçons pour notre dernière soirée. Mais elle s’est passée sensiblement comme la première avec les adultes en train de discuter à  bâtons rompus sur toutes sortes de sujets (immigration, impôt sur l’héritage, dopage dans le cyclisme, légalisation de la marijuana, j’en passe et des meilleures) et les garçons en train de jouer dans leur coin. Le choix peut se défendre, mais ce n’était pas mon concept d’un week-end chez les Cub Scouts. Je dois être vieux jeu.

La deuxième journée de ski a été plus agréable car il avait neigé une bonne partie de la nuit. Nous avons tous skié un peu de notre côté, puis nous nous sommes retrouvés pour quelques descentes ensemble. Je ne suis plus une grande fan de ski de descente (trop d’attente aux remontées, pas d’attrait particulier pour la vitesse), mais skier avec Emmanuel était un vrai plaisir. Il m’impressionne car il se lance avec son chasse-neige moyennement efficace et il dévale les pentes sans complexe. Pas comme un fou, mais je dois déjà m’accrocher pour le suivre.

Après une deuxième journée de ski, on en avait plein les pattes. Je suis un peu courbatue ce matin. Nous avons supervisé les garçons pour qu’ils rangent leur bazar. Ils avaient transformé les deux chambres de lits jumeaux en forts avec couvertures tendues de lits en lits. Il y avait un peu de boulot, mais ils s’en sont chargés. Et nous sommes rentrés à Orinda.

Il serait faux de croire que je n’ai pas passé un bon week-end. J’ai peut-être l’air un peu critique comme ça, mais ils m’ont bien amusés ces pères. Ils tremblent tous que je raconte les coulisses du week-end à l’école entière. Mais hors de ce blog, je compte bien rester discrète. Je ne voulais pas qu’Emmanuel rate l’occasion et j’ai bien aimé skier avec lui. Au final, un week-end instructif et réussi.

kelloucq le 12.02.07 à 21:35 dans Actualités -
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