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Les Kelloucq en voyage

Sous le charme de Leonard Cohen





 











Trois heures de concert dont deux retours sur scène. Apparemment Leonard Cohen est célèbre pour jouer les prolongations et il en faisait beaucoup plus dans sa jeunesse (jusqu’à 7 encore à un concert dans les années 70 selon notre voisin multi-récidiviste). Mais à 78 ans on lui tire notre chapeau de tenir la scène avec autant d’intensité pendant trois heures. Les chapeaux, il y en a beaucoup sur scène. Tous les hommes portent des sortes de Borsalino (les seules femmes sur scène sont les trois choristes, excellentes). Lorsqu’un musicien fait un solo, Cohen se découvre devant lui. C’est une chose qui frappe : il montre en paroles et en actes un respect énorme pour ses musiciens, dont beaucoup sont des vieux de la vieille comme le bluffant guitariste espagnol Javier Mas à la virtuosité ahurissante. Mais il montre aussi un grand respect pour le public qu’il remercie de son soutien. On sent la sincérité dans ses paroles. Si bien qu’au-delà de ses talents évidents d’auteur et d’interprète, on a vraiment l'impression d'être devant un être humain exceptionnel. Le talent et l’humilité. Une grâce dans l'interprétation, les gestes, les yeux fermés.

J’étais contente d’avoir un peu potassé ses chansons car en fait mes connaissances sont assez parcellaires. Après tout, il produit des albums et des classiques depuis que je suis née quasiment puisqu’il a sorti son premier disque en 1967. Ca fait un tas de chansons à son actif. J’ai trouvé les arrangements beaucoup plus enlevés que les enregistrements en studio surtout à ses débuts où la musique et sa voix étaient d’une profonde tristesse (Cohen ne se cache pas avoir lutté toute sa vie avec la dépression – on s’en douterait en écoutant ses paroles). Du coup, l’impression finale est plus swing, plus animée. Comme il se doit avec une carrière aussi longue, son concert entremêle des titres de son dernier album et des classiques. Un casse-tête pour lui certainement. Suzanne, So Long Marianne, Famous Blue Raincoat, I’m Your Man, Who By Fire sans oublier Hallelujah. Elles sont presque toutes dans ce très bon article. En le voyant si à l’aise sur scène et si habité, on se demande un peu comment un poète se transforme en musicien et en interprète. En tout cas, pour les 17 000 spectateurs à Bercy hier soir et à tous les autres concerts qui vont suivre en Europe, c’est une chance qu’il ait franchi ce pont.

kelloucq le 19.06.13 à 14:49 dans Actualités - Version imprimable
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