Les Kelloucq en voyage

Le choc de l’éducation à la française

Cela fait un moment que je veux aborder le sujet. Si vous demandez aux garçons ce qui leur manque de la Californie, il y a de grandes chances qu’ils vous parlent de l’école. La distance rendant tout plus parfait, ils se souviennent de profs plus attentifs et de cours plus intéressants. Il est vrai que les projets à la maison et les sorties étaient plus nombreux en Californie et que les profs étaient très à l’écoute des enfants et des parents. Avant de rentrer, ils redoutaient déjà les profs français, censés être plus sévères, plus stricts, plus scolaires aussi. 

Dès le jour de la rentrée, à la réunion pour les parents des élèves de 6^e, je dois dire que le principal a donné le ton : un air ironique et condescendant qui donnait l’impression que, à ses yeux, les parents n’étaient guère plus malins que leurs petits sauvages d’enfants. A une question d’une mère sur l’absence des profs, sa réponse fut « Mais Madame, les profs ont des enfants qui tombent malades ou des rendez-vous avec leur plombier. » OK ! En parallèle, il faut dire qu’en Californie, les enfants n’ont jamais rencontré de problème de profs absents : on appelle un « substitute » aux aurores, mais le cours a lieu.

Presque 6 mois plus tard, quel est le bilan ? Effectivement beaucoup de profs absents, 2 ou 3 absences par mois pour chacun des garçons. Nous ne prenons pas la peine d’aller sur Ouyapacours, le site de la FCPE dédié aux signalements des absences, mais nous en gardons une liste par devers nous. Parfois des bizarreries comme une prof dont on savait qu’elle ne ferait pas la rentrée, puis dont la remplaçante fut elle-même absente et dut être remplacée. Ou encore la prof de maths qui prend sa retraite à Noël (!), qui est remplacée et dont le remplaçant est maintenant dans le plâtre et absent. Pour les absences de longue durée, les parents d’élèves élus mettent la pression auprès du principal et du rectorat pour trouver une solution.

De notre point de vue, c’est la plus grosse différence. Au lieu de rapports ouverts et collaboratifs entre les parents et les profs/l’administration de l’école dans les trois différents établissements que nous avons fréquentés en Californie, on a ici l’impression de rapports de force, de lutte, d’hostilité presque. Je pense que ce rapport donne le ton général. Du coup, nos enfants sont vus comme des problèmes potentiels à mater plutôt que comme des enfants à accompagner dans leur épanouissement. J’exagère sans doute un peu, mais il y a un fond de vérité. Evidemment, il y a aussi des profs extraordinaires, comme la prof d’italien de Gab qui leur transmet une énorme envie d’apprendre. Mais il y en a d’autres qui insistent, par exemple, pour que les leçons soient apprises par cœur pour être restituées mot à mot pendant le contrôle! Si ça, ce n’est pas du scolaire bête et méchant.

Une autre différence de notre point de vue est l’emploi du temps à trous. Aux Etats-Unis, y compris dans les deux collèges qu’Emmanuel a fréquentés, les cours commençaient et finissaient tous les jours à la même heure. On déposait (ou Emm prenait le bus) et on allait les chercher (ou Emm revenait en bus) à la même heure tous les jours. Ici, l’un commence à 8h00, l’autre à 9h00. Le lendemain, ils partent tous les deux à 8h00 et le surlendemain, il y en a un qui ne commence pas avant 10h00. Même chose l’après-midi où les retours s’étalent entre 15h00 et 17h00. Quand on travaille à la maison, ça n’aide pas la productivité ! 

kelloucq le 20.02.13 à 21:09 dans Actualités -
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