Les Kelloucq en voyage

Le Monde de la Jussienne lutte pour sa survie

Jeudi soir, Emmanuel est rentré de l’école avec une nouvelle choquante : sa maitresse et une autre enseignante avaient annoncé à l’équipe responsable du Monde de la Jussienne que 1) ils n’avaient pas le droit d’utiliser de photos dans leurs pages et que 2) ils n’avaient pas le droit de distribuer le magazine à l’école. J’étais vraiment en colère car ils étaient très enthousiastes et avaient beaucoup travaillé. Nous leur avons évidemment demandé, mais il ne semblait pas y avoir eu de compliments pour leur initiative et leur travail ! Surtout il me semblait que les maitresses n’avaient pas expliqué leurs affirmations, affirmations peut-être fausses d’ailleurs.

 

Première réaction de journaliste : vers qui se tourner pour mieux comprendre la situation ? Je savais qu’il existe des organismes qui s’occupent de presse à l’école. Un petit tour sur Internet a déniché l’ARPEJ et le Clemi. Je me suis tournée vers ce dernier car c’est une émanation de l’Education nationale en mesure d’apporter une vision officielle. Après un petit email (toujours sans réponse), je me suis tournée vers ma source privilégiée en matière d’éducation. Elle avait effectivement un contact au Clemi et sous deux heures, j’avais une réponse. Merci, Marylène, de ton aide rapide. L’utilisation de photos est autorisée au nom du droit de citation et la seule peur « raisonnable » de l’école est qu’un parent se plaigne du contenu du magazine directement  à l’école en imaginant qu’elle cautionne le magazine. Mais cette spécialiste du sujet estimait qu’on était devant un beau « ratage pédagogique. » Bien dit.

 

Ce matin, j’ai discuté avec les autres parents qui étaient tout aussi choqués que moi par le manque apparent d’encouragements et par cette opposition systématique au projet. Avec un des papas, nous sommes allés voir la maitresse ce soir. J’aime bien la maitresse d’Emmanuel qui est dynamique et ouverte. J’avais donc été étonnée par cette réaction telle que rapportée par les enfants. Effectivement, elle m’a semblé un peu gênée. Devant nous, elle a complimenté les enfants, a dit qu’elle aimerait avoir le temps de faire un journal en classe et qu’elle était prête à corriger le travail de la petite équipe. Mais elle nous a dit que la directrice ne voulait pas que ce soit distribué à l’intérieur de l’école.

 

Nous avons donc continué la conversation avec la directrice. En gros, son principal argument est que ce serait une porte ouverte à toute sorte de publications qu’elle ne pourrait pas contrôler. Elle aussi a complimenté les rédacteurs, Jean-Baptiste, Gaspard et Emmanuel, qui étaient avec nous. Mais elle ne veut pas en démordre : ils peuvent faire leur magazine (je ne sais pas si elle a accepté ce que je lui disais sur le droit d’utiliser les photos) et le distribuer comme ils veulent même devant l’école, mais pas à l’école. Je ne pense pas que ce soit nécessaire de se battre à la mort sur ce point. Le but est que leurs copains puissent lire le magazine (plusieurs réclament déjà le prochain numéro !) et ce n’est pas important qu’ils le distribuent dans la cour, devant la porte de l’école ou par email.

 

J’espère que les garçons ont appris quelque chose. Même si une personne en position d’autorité vous dit non, ce n’est pas une raison pour baisser les bras. Il est toujours bon de se renseigner et de revenir à la charge si on est persuadé d’avoir raison.

Et demain soir, il y a une conf de rédac chez nous. Le Monde de la Jussienne continue.

kelloucq le 18.05.09 à 21:52 dans Actualités -
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