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Les Kelloucq en voyage

Notre fermier est malade



















Il m'a toujours semblé ironique que "mon" cancer se soit déclaré dans un moment où je menais une vie plutôt saine et où je mettais à priori encore plus de chances de mon côté. En particulier au bout d'une année où j'avais à la fois fait un effort pour faire du tai chi et également mangé plus bio que d'habitude en rejoignant le CSA (community-supported agriculture) Eating Well. J'essayais de contrôler deux facteurs importants, le stress et l'alimentation, pas dans un souci purement médical bien sûr. Mais parce que cela me semblait la bonne chose à faire.

L'ironie continue avec la nouvelle que notre fermier est lui aussi atteint d'un cancer, un myélone multiple de la moelle épinière. Il est anglais, pas américain. Mais c'est ici qu'il se fait soigner. La nouvelle de sa maladie nous est parvenue par la newsletter de la ferme, mais en amont parce qu'EJ est ami avec Nigel sur Facebook. Evidemment, la nouvelle nous a particulièrement touchés à la fois à cause de nos propres circonstances,mais aussi parce qu'EJ a cuisiné à son mariage l'été dernier et que j'ai interviewé Nigel deux fois. C'est d'ailleurs ainsi que je l'ai rencontré et qu'on a choisi sa ferme parmi d'autres.

Cette semaine, un groupe d'amis de Nigel a lancé un appel pour l'aider à payer ses factures médicales comme on dit ici (medical bills). Il vient de passer trois semaines à l'hôpital et doit maintenant suivre une chimio. En moins de 24 heures aujourd'hui, l'appel a récolté environ 1000 dollars. Un diner dans un restau de San Francisco assorti d'une séance d'enchères est également prévu à la fin du mois, une autre façon de récolter de l'argent. Voilà ce qu'on peut être amené à faire pour se soigner ici.

Cela me rappelle que la voisine de mes parents, une femme de mon âge pleine de dynamisme et également atteinte d'un cancer du sein, organise une soirée au printemps. Une soirée à la fois pour remercier les gens qui l'ont aidée et soutenue au long de sa maladie, pour se projeter dans la vie en montant ce projet avec des amies proches et pour lever des fonds pour une association qui permet aux familles de rendre visite aux leurs hospitalisés au CHU de Poitiers. C'est une belle initiative. Décidemment la maladie et l'épreuve déclenchent souvent de magnifiques élans de générosité et de solidarité.

Ce qui fait dire à Nigel que son verre n'est ni à moitié vide, ni à moitié plein. Mais qu'il déborde! Un sentiment qui décrit bien ce que j'ai ressenti moi aussi au cours des derniers mois.
 

kelloucq le 10.02.12 à 01:32 dans Actualités - Version imprimable
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