Nous sommes des coucous
A part le fait que nous n’avons pas chassé les habitants de leur maison, nous sommes un peu comme des coucous qui s’installent chez les autres. Pendant de longs moments, je me sens tout à fait à l’aise et j’oublie l’existence des occupants habituels. Puis de temps en temps, je repense à eux et j’ai vaguement l’impression d’être un intrus. C’est très étrange de penser que d’autres personnes vivent normalement ici avec leurs propres habitudes, que leurs vêtements sont rangés dans les penderies et les placards, qu’ils s’assoient à la même table. Heureusement, le sentiment est passager. Ce serait impossible de vivre dans cet état d’esprit constamment.
J’aime toujours autant cette maison avec ses particularités, sa porte arrière gonflée par les pluies qui ne ferme plus, ses fenêtres à guillotine, ses peintures écaillées par endroits, son parquet partout sauf dans la cuisine avec ses jolies carreaux en terre cuite. J’aime la salle à manger que nous utilisons le plus souvent, avec sa belle vue ensoleillée en fin de journée et sa table ovale en bois blond. J’aime les salles de bain avec leur fenêtre donnant sur le jardin juste au-dessus du lavabo. Du coup, le miroir est décalé sur le côté, mais la vue est plus « nature » dès le matin. Le jardin me donne de l’occupation, surtout du désherbage qui est une bonne forme de thérapie en soi (j’imagine en arrachant les mauvaises herbes que j’anéantis de méchantes cellules cancéreuses). Mais aussi beaucoup de plaisir quand je prends le temps d’observer les fleurs et de m’asseoir pour apprécier la vue du haut du jardin.
kelloucq
le 05.05.12 à 04:10
dans Actualités
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