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Les Kelloucq en voyage

Marianne Faithfull et Elena Ferrante : les cheveux au vent

 

Ces derniers temps, je ne sais comment, j'ai fait une plongée dans le monde de Marianne Faithfull, en écoutant à la fois sa musique et des émissions sur sa carrière et sa vie sur France Inter. J'ai appris beaucoup sur cette chanteuse, à la fois iconique et peu connue. Malgré cette nouvelle profondeur de connaissances sur sa vie et son oeuvre, je reste un peu "bloquée" sur une de ses chansons les plus célèbres : The Ballad of Lucy Jordan. Lucy Jordan, désespérément piégée dans sa banlieue blanche et sa vie tristement vide, chuchote que:

At the age of thirty-seven She realised she'd never Ride through Paris in a sports car With the warm wind in her hair

Les paroles de cette chanson sont tellement ciselées, simples et puissantes que j'ai du mal à imaginer comment on ne peut pas être touchée.

Bon, bref, j'aime beaucoup la Ballade de Lucy Jordan (vous la connaissez peut-être aussi comme bande son du film Thelma et Louise, qui contient son lot de cheveux au vent).

Et j'aime aussi beaucoup Elena Ferrante depuis que j'ai lu L'Amie prodigieuse. J'avais attrapé "La vie mensongère des adultes", un de ses romans publiés en 2019, à la bibliothèque. Et ce passage m'a frappée et a fait écho à la chanson de Marianne Faithfull, même si Giovanna, l'adolescente napolitaine qui est l'héroïne de du roman, est loin de vivre une histoire d'amour idéalisée dans ce passage. Elle se débat elle aussi, comme Lucy Jordan, avec le sens de la vie, avec son identité en construction douloureuse, avec les attentes de la société.

"Rosario ne dit mot, il tourna simplement vers moi son visage de garçon qui rit en permanence, fixa un long moment ma poitrine puis caressa du dos de sa main droite le siège près de lui. Je m’assis aussitôt, refermai la portière, et il démarra dans un crissement de pneus bien calculé. Voilà, j’y étais, cheveux au vent, soleil de ce beau dimanche sur le visage : je me détendis. Comme il conduisait bien, Rosario, il se faufilait par-ci par-là avec une telle désinvolture qu’on aurait dit un champion de Formule 1, et cela ne me fit pas peur du tout."
 
Voilà, je pose juste ça là. Et maintenant, j'ai envie de revoir Thelma et Louise, du coup.
 

kelloucq le 12.09.22 à 07:00 dans Actualités - Version imprimable
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