S'identifier - Contact

Les Kelloucq en voyage

Soirée mère-fils

Notre semaine sans EJ (il cuisinait et skiait à Aspen dans le Colorado pour ceux qui ont raté l’avant-dernier épisode) s’est terminé en beauté. Gabriel était invité pour un « sleepover » chez son copain Charlie. Avec Emmanuel, nous en avons profité pour faire une escapade à Berkeley. Nous aimions bien à Paris nous ménager des moments en binômes pour que chaque enfant se retrouve en tête-à-tête avec un parent entièrement à sa disposition. Que ce soit un retour à un état antérieur pour Emmanuel ou une expérience rare pour Gabriel, cette pratique nous semble salutaire pour tous. Mais dans le tourbillon d’activités ici, elle avait un peu été oubliée.

Quand nous avons raconté aux parents de Charlie qu’Emmanuel et moi allions dîner à Berkeley, leurs yeux se sont littéralement mis à briller. Beaucoup de gens choisissent de vivre à Orinda pour des tas de raisons pratiques dont les bonnes écoles, mais rêvent de Berkeley ou de tout ce qui se trouve à l’ouest du Caldecott Tunnel. C’est une sorte de ligne de démarcation entre une vie plus cool, plus bohème et l’atmosphère un peu plan-plan de ce qu’on appelle ici « suburbia ». Effectivement quand on sort du Caldecott Tunnel, on a une vue magnifique sur toute la baie de San Francisco et les jours de beau temps sur le Golden Gate Bridg au loin. C’est l’appel du large, une certaine liberté, un autre état d’esprit.

Vendredi soir donc, Emmanuel et moi avons traversé le Caldecott Tunnel pour aller faire un tour à Rockridge, un quartier à la limite d’Oakland et de Berkeley qui a beaucoup de charme. Nous avons traîné le long de College Avenue, plein de restaurants, de petits magasins de fringues moins conformistes que les enseignes omniprésentes et de personnages baroques. Nous avons passé un bon moment à la libraire Diesel, Emmanuel confortablement installé sur une banquette en train de lire et moi à flâner parmi les livres. Emmanuel, livre, librairie : le bonheur pour moi.

Sur les conseils de la libraire, nous avons dîné dans un petit restaurant italien sans prétention. Nous avions amené un jeu pour patienter avant l’arrivée du dîner. Comme nous avons eu la chance d’attraper la dernière table, nous avons ensuite dû regarder les pauvres clients moins chanceux attendre sur le trottoir qu’on libère notre place. Ils sont drôles, les Américains. Cela ne leur fait pas peur d’inscrire leur nom sur une liste d’attente (en l’occurrence une ardoise posée à la porte) pour dîner dans un restau qu’ils aiment. Deuxième bonheur qui fait chaud au coeur d'une maman, la serveuse qui complimente Emmanuel sur ses bonnes manières.

Peu enclins à commander un dessert devant les mimiques d’un petit garçon en train de zieuter les restes de notre dîner, nous avons préféré nous acheter de la glace (avec de la pâte à cookie dedans) en rentrant et manger notre dessert tranquilles. En faisant nos emplettes de glace, j’ai baladé Emmanuel devant la pâtisserie La Farine qui avait confectionné notre gâteau de mariage il y a si longtemps. Dans un cercle de quelques pâtés de maison, se trouvaient à la fois la bijouterie où nous avons trouvé nos alliances, la pâtisserie et le minuscule magasin où j’ai déniché ma robe chez une dame qui fermait pour toujours sa boutique ce soir-là. Preuve s’il en était besoin que j’aime bien Rockridge et que c'était un plaisir d'y traîner avec Emmanuel.

kelloucq le 05.02.07 à 07:30 dans Actualités - Version imprimable
Article précédent - Commenter - Article suivant -