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Les Kelloucq en voyage

Week-end, suite et fin

Je ne résiste pas au plaisir de raconter la suite de mon week-end. D’abord, je passe la moitié de la nuit à lire, un vrai bonheur que je ne me permets pas souvent car je sais que la punition du réveil à 6h30 serait trop pénible.

Pour être honnête, le livre, Leeway Cottage, ne casse pourtant pas trois pattes à un canard. Je le lis dans le cadre d’un Book Club que je viens de rejoindre. La première réunion cette semaine à la librairie locale fut intéressante, mais pas non plus fascinante. Le bouquin était Rules for Old Men Waiting qui raconte les derniers mois d’un vieux professeur qui, une fois sa femme et son fils morts, se retire du monde pour écrire une nouvelle et mourir. Un livre plus à mon goût que Leeway Cottage.

Les membres du Book Club sont toutes des femmes d’un certain âge. Quand on discute du livre, ce n’est pas inintéressant, mais on dérape beaucoup. Une femme en particulier n’arrêtait pas de se lever, de prendre des livres sur les étagères et de les commenter…Je vais leur donner une deuxième chance.

Leeway Cottage est l’histoire d’une maison de vacances dans le Maine que des enfants adultes vident après la mort de leurs parents, un couple composé d’un musicien juif danois et d’une héritière américaine. Un des attraits principaux du livre est le récit du sauvetage des juifs danois pendant la seconde guerre mondiale. De mon point de vue, il y a aussi la description de l’incompréhension dans un couple et entre deux belles-familles de cultures différentes.

Pas de réveil brutal après cette nuit de lecture. Il est 10h30 quand j’émerge. Une tasse de thé et direction le Moraga Farmer’s Market. Une vingtaine de tentes dressées sur un parking où des producteurs locaux (enfin dans un rayon d’une centaine de miles) viennent vendre leurs fruits et légumes. Il y aussi quelques boulangers et autres stands divers.

Je me laisse tenter par de magnifiques fraises et framboises. Oui, à Watsonville au sud d’ici, on récolte encore des fraises à la fin octobre. Encore environ deux semaines et ce sera fini, selon la vendeuse. Le luxe de savourer des fraises pleines de goût sous un magnifique soleil d’octobre…

Je crois que mes grands projets de cinéma vont s’envoler. Le film que je voulais voir, Little Children, ne joue nulle part alors que le journal était plein de critiques et d’articles tentants depuis deux jours. Frustrant, mais finalement je suis contente de trainasser.

Je vais me faire plaisir en lavant notre voiture « d’appoint ». Notre amie Courtenay, qui vit à côté de Paris avec son boyfriend français et leur petite fille, nous a prêté sa voiture, une Honda Del Sol qu’elle garde en réserve en Californie. Du coup, nous en profitons car Courtenay a besoin que sa voiture roule et qu’elle ait un garage de confiance pendant ses longues absences.

C’est surtout EJ qui roule dans cette petite voiture décapotable au look sportif. Mais ce week-end, il a évidemment la voiture familiale.  Dans la Del Sol, au lieu de dominer la route comme dans la voiture que je conduis tous les jours, on a l’impression d’être assis au ras du sol. Au lieu d’une transmission automatique, je retrouve le plaisir des vitesses. Je me sens transformée : de « soccer mom » qui fait des allers-retours à l’école et aux entrainements, je suis redevenue une conductrice plus délurée.

Je passe une heure au téléphone avec Edith Decker, une copine de l’université d’Oregon qui est « feature editor » dans un journal régional dans le sud de l’Oregon. Je n’ai pas gardé des dizaines de contacts de cette époque, mais ils sont solides et se sont maintenus depuis…1989. Quel coup de vieux.

En fin d’après-midi, il fait toujours doux. Je ramasse des feuilles mortes et je fais des lasagnes pour le diner. Tout cela est bien domestique, mais c’est agréable d’être occupée à quelque chose d’utile et de positif dans le calme.

Quand EJ et les garçons arrivent, ils sont sales et fatigués. Ils ont fait une marche dans les grands séquoias (redwoods) et ont observé les otaries à Point Lobos. Bain, diner, au lit. En s’endormant, Gabriel me dit: « Too bad you did not come to Point Lobos with us. It was really fun.” Et il a raison. Mais mon week-end aussi, il était fun.

 

kelloucq le 23.10.06 à 06:48 dans Actualités - Version imprimable
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