Les Kelloucq en voyage

Le moral des troupes : Emmanuel et Gabriel

D’après les emails que nous recevons, j’ai l’impression que le blog vous plait et que certains y sont même accros ! Mais d’autres vous restent sur leur faim et aimeraient savoir comment nous allons, si nous nous sommes bien adaptés, si nous avons beaucoup de boulot, comment se sentent les enfants.

Et bien allons-y, en commençant par les garçons justement. Emmanuel est comme un poisson dans l’eau. Il adore l’école et surtout les récrés. La cour est bien plus grande qu’à Paris et permet de vrais jeux de ballons. Son préféré est le kick ball, une sorte de baseball avec un gros ballon et sans bat. Avec EJ, ils font des croquis pour élaborer des stratégies. Au diner ce soir, il m’expliquait qu’il y avait eu deux supers moments dans sa journée et l’un d’entre eux était d’avoir été nommé capitaine de l’équipe pour la première fois. J’adore voir sa petite figure s’éclairer quand il raconte sa journée.

Emmanuel aime aussi la classe. Il me disait l’autre jour: « I like some of the systems they have in place in the classroom. » Mais encore? L’accent est mis sur ce que la maîtresse appelle “attentive listening”. Elle s’assure toujours que les enfants l’écoutent et s’écoutent entre eux. Il y a beaucoup d’encouragements et de « positive renforcements ». Il aime aussi le système de feu vert/feu rouge qui indique si on peut parler à voix basse ou s’il faut être absolument silencieux.

Une indication qui ne trompe pas qu’Emmanuel est bien dans sa peau depuis notre arrivée : il n’est plus toujours en train d’embêter son frère. Encore mieux, il le réconforte et lui parle gentiment. L’autre soir, Gabriel pleurait. Emmanuel l’a pris dans ses bras et lui a dit « I am your friend and I don’t like to hear you crying. What can I do to help you? ». Quand Gabriel lui a répondu qu’il voulait un bisou, Emmanuel s’est exécuté. Un moment comme celui-ci va droit au cœur. Qui sait si c’est une question de maturité ou d’exemples autour de lui ? En tout cas, je le sens plus serein et cela fait très plaisir.

Gabriel exprime plus d’ambivalence. Dernièrement, il nous a dit préférer la France ou, quand nous allions à Los Angeles, qu’il en avait marre de la voiture ici. Son comportement depuis 2 ou 3 semaines semble indiquer un certain désarroi. Lui qui est si indépendant et capable de jouer tout seul dans sa chambre pendant de longs moments exige qu’on l’accompagne aux toilettes parce que « I don’t like to be alone ». Il a aussi tendance à se réveiller et à demander à venir dans notre lit. Nous essayons de répondre à ce petit blues, passager je pense, avec douceur et compréhension même si on avait un peu perdu l’habitude d’être réveillés la nuit…

Pourtant l’école, le foot et maintenant leur nouvelle activité commune « Wild and Wacky Art » lui plaisent indéniablement. Il ne rechigne jamais le matin pour aller à l’école (cela arrivait parfois à la maternelle) et il rapporte pleins de travaux dont il est très fier. Il parle moins de ce qui se passe à l’école qu’Emmanuel, ce qui est plutôt typique. En gros, Gabriel est toujours aussi têtu et charmant.

Tous les deux sont aux anges avec leurs grands-parents. Carole Lynne va les chercher à l’école environ une fois par semaine et ils passent du temps tous les trois ensemble. Nous allons dîner chez eux assez souvent. Ce soir, Mari leur a lu plusieurs histoires. Pour un oui, pour un non, ils courent voir George et Mari qui les adorent. C’est comme s’ils avaient deux couples de grands-parents ici au lieu d’un. Je sens les grands-parents français frétiller en lisant ces lignes. Pour l’instant, ils doivent se contenter de Skype, les pauvres.

Voilà comment vont les enfants d’après ce qu’ils nous disent et comment nous les sentons. Ils font preuve de capacités d’adaptation qui ne sont peut-être pas si étonnantes pour des enfants, mais qui nous laissent quand même admiratifs.

kelloucq le 06.10.06 à 07:35 dans Actualités -
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